John Textor dans de beaux draps

L’homme d’affaires est menacé de poursuites judiciaires par d’anciens associés qui lui réclament 93 millions de dollars d’ici début juillet. Ils invoquent les termes de l’accord qui avait encadré le rachat de l’Olympique Lyonnais, club désormais rétrogradé en division inférieure à cause de ses difficultés financières.

John Textor, le « cow-boy » qui ne « connaît rien au football » selon les mots du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi, serait-il en train de lui donner raison ? L’homme d’affaires américain, propriétaire entre autres de l’Olympique Lyonnais (OL), traverse actuellement l’une des crises les plus graves de sa carrière dans le football.

Trois investisseurs menés par le milliardaire Jamie Dinan, fondateur de York Capital Management et copropriétaire des Milwaukee Bucks (NBA), lui ont adressé mercredi un ultimatum lui intimant de racheter immédiatement 93 millions de dollars d’actions dans Eagle Football Holding, la société mère de Lyon.

Le propriétaire de Botafogo (Brésil), de Molenbeek (Belgique) et de Crystal Palace (Angleterre, en cours de cession) a jusqu’au 2 juillet pour s’exécuter, sous peine de poursuites judiciaires.

L’origine de cette mise en demeure rapportée par le Financial Times (FT) remonte aux modalités même du rachat de l’OL en 2022, des mains de son ancien propriétaire, Jean-Michel Aulas.

Un montage financier complexe qui se retourne contre son architecte

Textor avait alors orchestré un montage financier sophistiqué, mobilisant plus de 400 millions de dollars de financement principalement fournis par le fonds d’investissement américain Ares Management, complétés par 75 millions de dollars d’apport en fonds propres via Iconic Sports Management, le véhicule d’investissement du trio Dinan-Knaster-Eisler.

Cette contribution s’inscrivait dans le cadre d’un projet ambitieux de fusion entre Eagle Football et une SPAC (Special Purpose Acquisition Company) contrôlée par Iconic. Mais le projet fut très vite abandonné en 2023, marquant selon le récit ex-associés, le début des désillusions.

En juillet de la même année, les investisseurs d’Iconic ont activé une option contractuelle qui, d’après eux, obligeait Textor à racheter leurs parts. Face au silence de l’intéressé, ils ont mandaté des conseillers en fusions-acquisitions afin de trouver un acquéreur, sans succès.

La relégation de Lyon, l’étincelle qui a mis le feu aux poudres

Mardi 24 juin, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a prononcé la relégation administrative de l’OL en raison de ses difficultés financières, mettant le feu aux poudres.

Selon le Financial Times, les 93 millions de dollars réclamés correspondent à l’investissement initial de 75 millions augmenté des intérêts de retard. Textor rejette catégoriquement cette version, accusant Iconic de ne pas avoir respecté ses obligations contractuelles, notamment l’« échec à livrer une SPAC viable ».

Face à cette pression financière, John Textor multiplie les opérations de cession pour tenter de sauver son empire chancelant. Il a ainsi finalisé cette semaine la vente de ses parts (44,9 %) dans Crystal Palace pour 200 millions de dollars, une somme qui devrait lui permettre de réduire l’endettement de Lyon.

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