Infections nosocomiales : un problème majeur en Afrique

Les infections nosocomiales, ces infections contractées lors d’un séjour hospitalier, font chaque année en Afrique environ 300 000 morts et coûte 8 milliards de dollars aux gouvernements. C’est ce qu’indique un rapport de l’ONG Wateraid et la Banque mondiale publié lors de la Journée mondiale de la santé.

Les infections nosocomiales (IN) sont des infections contractées lors d’un séjour à l’hôpital, faute de mesures d’hygiène appropriées. La septicémie et la pneumonie sont les plus courantes. Selon les autorités de la santé, ces IN causent chaque année plus de 800 000 décès dans le monde, dont 4 000 en France.

Les infections nosocomiales font près de 300 000 décès par an en Afrique subsaharienne

En Afrique subsaharienne, les infections nosocomiales ont fait près de 300 000 victimes en 2022 (sur plus de 2,6 milliards de cas enregistrés), soit près de 40% des décès au monde. C’est ce qu’indique un rapport de la Banque mondiale et de l’ONG Wateraid, publié le dimanche 7 avril lors de la Journée mondiale de la santé. Cette étude intitulée « Counting the cost of healthcare-acquired infections in sub-Saharan Africa » évalue le coût économique et humain des IN dans sept pays. A savoir le Nigeria, le Ghana, le Mali, l’Éthiopie, le Malawi, la Zambie et l’Ouganda.

Un coût financier de 8,4 milliards de dollars

On note que le Nigeria est le pays le plus touché avec 93 600 décès sur les 848 000 cas recensés. Suivent l’Ethiopie (52 400 décès sur 505 000 cas) et l’Ouganda (43 600 décès sur 422 000 cas). En plus du bilan humain, le rapport établit le coût financier des infections nosocomiales. En 2022, les dépenses liées à leur traitement se sont élevées à 8,4 milliards de dollars. Aussi, les IN ont pesé entre 0,4 % et 2,9 % du produit intérieur brut (PIB) annuel des pays étudiés. Et elles ont capté entre 2,5 % et 10,9 % des budgets de santé.

Hausse de l’antibiorésistance chez les infections nosocomiales

Les infections nosocomiales impactent ainsi lourdement la santé et le bien-être de la population, mais également l’économie et le développement. Par ailleurs, notent la Banque mondiale et l’ONG Wateraid, elles constituent un problème de santé publique majeur à cause de leur résistance croissante aux antibiotiques. Cette antibiorésistance cause chaque année plus d’un million de décès dans le monde. Elle est classée par l’OMS comme l’une des dix principales menaces de notre époque.

Nosopharm prépare un vaccin contre les infections nosocomiales

A ce jour, il n’existe pas de traitement contre la résistance des infections nosocomiales. Seules des mesures d’hygiènes permettent de se prémunir des bactéries multirésistantes. Mais certains groupes pharma annoncent des résultats positifs de candidats-vaccins. C’est le cas de Nosopharm, une entreprise française de biotechnologie innovante. Cette startup a mis au point un antibiotique first-in-class baptisé Noso-502, destiné à lutter contre les agents pathogènes à gram, responsables de la plupart des infections nosocomiales.

Des tests de laboratoire concluants

Selon des tests de laboratoire publiés en juin 2022, Noso-502 est efficace à 100% contre les superbactéries telles que Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et staphylococcus aureus. Le traitement cible le ribosome bactérien avec un nouveau mode d’action. Fort de ces résultats positifs, Nosopharm prépare des essais cliniques chez l’Homme avant une potentielle commercialisation. Si l’entreprise parvenait à mettre sur le marché son vaccin, elle permettrait d’enrayer la montée de l’antibiorésistance au niveau des infections nosocomiales.

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