Disneyland a décidé de modifier son manège « Peter Pan’s Flight » (« Le Vol de Peter Pan » en français) car jugé raciste. Ses parcs, en commençant par celui de la Floride, aux Etats Unis, va offrir une nouvelle représentation des Amérindiens, décrits avec un nez protubérant et des coiffes à plumes exagérées.
Disneyland fait le ménage des reliques racistes dans ses activités. Après le film, le célèbre parc d’attraction s’attaque aux stéréotypes dans ses manèges. Ainsi, il y a quelques jours, il a modifié son attraction « Peter Pan’s Flight » (« Le Vol de Peter Pan » en français») en Floride, aux Etats Unis. Le Disneyland californien suivra après, puis les quatre autres sites au monde, à savoir Paris, Hong Kong, Shanghai et Tokyo. La firme de divertissement n’a cependant pas donné de dates précises. On sait cependant que les modifications peuvent prendre en moyenne un mois.
« Nous apportons des modifications réfléchies »
Créé au sein du premier Disneyland qui a ouvert en 1955 à Anaheim, en Floride (Etats-Unis), le manège « Peter Pan’s Flight » dépeint Lily la Tigresse et d’autres Amérindiens d’une manière controversée. Il les présente notamment assis en tailleur autour d’un feu de camp, avec un nez protubérant et des coiffes à plumes exagérées. Dans la nouvelle scène, la jeune femme et sa grand-mère jouent un rôle plus important. On les y voit danser autour du feu tandis et des musiciens jouent du tambour en arrière-plan. Aussi, le chef a complètement disparu.
« Nous considérons que nous apprenons en permanence et cherchons toujours des moyens de rendre nos expériences plus authentiques et réalistes […] », a écrit Disneyland dans un communiqué. « Lorsque nous découvrons de nouvelles façons de mieux délivrer nos histoires à nos visiteurs, nous apportons des modifications réfléchies », ajoute le groupe. La firme n’a pas précisé si les concepteurs avaient consulté des tribus amérindiennes pour connaître leur avis et apporter leurs changements.
Disneyland a repris des clichés racistes des œuvres originales
Notons que les stéréotypes racistes qui entourent Peter Pan ne viennent pas du groupe Disney, qui n’a fait que les perpétuer. Ils remontent plutôt aux œuvres originales. Lorsqu’il écrit la pièce Peter Pan et le roman Peter et Wendy au début du XXe siècle, James Matthew Barrie utilisait déjà de nombreux termes péjoratifs pour décrire les tribus amérindiennes. Par exemples, il employait les mots « peaux-rouges » et « sauvages ». Walt Disney reprend ce vocabulaire quand il publie son dessin animé en 1953, notamment avec des chansons comme « Pourquoi sa peau est rouge ? ».
Deux ans plus tard, en 1955, le groupe créé « Peter Pan’s Flight », l’un des manèges fondateurs présents depuis l’ouverture du tout premier Disneyland à Anaheim, près de Los Angeles. Ce spectacle fait partie des dernières attractions originales de Walt Disney encore en service. En 1983, l’entreprise tente une mise à jour pour répondre aux valeurs de l’époque en modifiant légèrement la version d’origine. Celle-ci n’incluait presque pas d’Amérindiens en dehors d’une Lily retenue prisonnière. Elle ne parlait même pas de Peter Pan.
Disneyland veut bâtir un avenir plus inclusif
Puis en 2015, une polémique est née lorsque l’actrice blanche Rooney Mara a été choisie pour incarner Lily la Tigresse dans le film. Warner Bros a alors été accusé de « whitewashing » (le fait de rendre blanc un personnage non blanc) dans sa nouvelle adaptation. En 2023, la firme tente de rattraper le coup en étoffant le personnage de Lily, cette fois interprétée par l’actrice amérindienne Alyssa Wapanatâhk, dans son nouveau live-action Peter Pan et Wendy.
On se souvient aussi qu’en 2020, le groupe a mis en place un message d’avertissement avant le début de chaque dessin animé sur sa plateforme de streaming pour prévenir du caractère raciste de certains personnages ou scènes, plutôt que de les supprimer. « Cette œuvre comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures et ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui. », écrivait le groupe. Cette initiative visait à « engager le dialogue et bâtir un avenir plus inclusif, tous ensemble », précisait Disney.
Les conservateurs occidentaux parlent de « Wokisme
Cet avertissement s’affichait notamment avant la diffusion des dessins animés Les Aristochats, ciblant les personnes asiatiques, Le Livre de la Jungle ainsi que Dumbo, des œuvres comprenant des caricatures racistes d’Afro-Américains. Ces différentes modifications font dire à Disney que ses « concepteurs ont une longue tradition de mise à jour et d’amélioration des attractions pour les garder actuelles et pertinentes ».
Quoique louables, tous ces efforts sont critiqués par certaines gens, en particulier des fans occidentaux. Ces derniers se plaignent que Disney s’en prennent aux œuvres de leur enfance, en les dénaturant. Ces conservateurs accusent la firme de « Wokisme » et appellent vainement à son boycott. Mais c’est trop facile de parler de wokisme quand on n’a jamais été victime de racisme. Ces mêmes personnes s’offusquent facilement face à des stéréotypes visant les Juifs, par exemple…