Le CHU de Lille va tester un masque d’hypnose connecté pour réduire le stress lors d’interventions délicates, comme la biopsie de la prostate. Le dispositif consiste à faire s’évader le patient, avec des images apaisantes, pendant que les médecins l’opèrent.
« Il est plongé dans une histoire »
La biopsie de la prostate est une opération délicate, généralement redoutée par les patients. Ils éprouveraient une sensation désagréable et anxiogène, notamment en raison de l’utilisation d’un pistolet à aiguille. Même sous anesthésie locale l’impression est toujours la même. C’est pour réduire cette angoisse des malades que le CHU de Lille a décidé de tester un dispositif d’hypnose connecté.
Ce masque diffuserait des images apaisantes. Selon le Pr Puech « Pendant une quinzaine de minutes, le patient est isolé au niveau sonore et visuel. Il est plongé dans une histoire », comme la description d’un beau paysage tropicale, une baignade avec des dauphins ou une étendue calme. Ce qui permet à l’équipe médicale de travailler plus sereinement. Au cours de la présentation du dispositif à la presse, le jeudi 25 avril, le Pr Philippe Puech, chef du service d’imagerie génito-urinaire au CHU de Lille et initiateur du projet, a rappelé que le but est « de rassurer les patients, pour que cette expérience soit mieux vécue ».
2000 euros l’unité, ce n’est pas donné
Inventé par une start-up française, le masque d’hypnose connecté a été tout simplement baptisé Hypnos Pro. Le dispositif est piloté par une application et se compose d’un masque à diodes lumineuses permettant de ressentir des sensations, les yeux fermés, et d’un casque audio qui diffuse une histoire apaisante.
Acheté à 2000 euros l’exemplaire, le masque d’hypnose connecté n’est franchement pas offert. Mais le CHU de Lille a pu se doter de deux modèles grâce au soutien financier de la fondation de lutte contre la douleur Apicil et du Groupement inter-régional de recherche clinique et d’innovation Nord-Ouest.
172 patients seront pris en charge lors du test
L’hôpital pourra ainsi commencer son étude, prévue débutée en mai 2019. Au moins 172 patients participeront au test de biopsies, dont des hommes de 50 à 75 ans. L’objectif sera de « quantifier la différence de ressenti de la douleur et de l’anxiété entre un groupe qui ne bénéficie pas du masque et un autre qui en bénéficie », a souligné le Pr Puech. Si le test est réussi, l’utilisation d’Hypnos Pro pourrait être étendue à d’autres domaines de la médecine tels que la radiologie interventionnelle et la néphrologie.