Les clubs et autres lieux de vie nocturne pourront prochainement recourir à une labellisation parrainée par le ministère de la Culture.
Depuis le club Mazette, situé dans le 12e arrondissement de Paris, la ministre française de la Culture du gouvernement sortant, Rachida Dati, a dévoilé le 29 novembre dernier, une nouvelle initiative consacrée aux discothèques, aux boîtes de nuit ainsi qu’à tout établissement nocturne implanté sur le territoire national.
Baptisée « Club culture », il s’agit d’une distinction promise à ces lieux afin de reconnaître le rôle qui est le leur dans la promotion et la vulgarisation de la culture en France.
« Ce n’est pas seulement un logo, mais un soutien, une reconnaissance et une protection pour des clubs qui, en participant à la découverte artistique, à l’émergence de nouveaux talents et à la liberté d’expression, sont des acteurs culturels à part entière », a insisté la ministre, défendant notamment un accès de tous à la culture.
« Je m’inscris en faux contre les discours rétrogrades qui décident de ce qui relèverait ou pas de la culture », a-t-elle encore appuyé, dans des propos rapportés par le journal Le Monde, en présence d’Aurélien Antonini, président du Syndicat professionnel Culture nuit.
Une métamorphose culturelle
Cette labellisation, valable pour une durée de trois ans, permettra aux établissements sélectionnés de porter fièrement l’appellation « Clubs Culture – lieux d’expression artistique et de fête ». De quoi leur conférer une certaine légitimité institutionnelle, peut-être bien plus significative qu’une dotation financière par exemple.
Mieux, les établissements détenteurs du label pourraient prochainement figurer parmi les lieux accessibles via le Pass Culture, le précieux sésame gouvernemental mis à disposition des jeunes depuis 2019 dans le but de créer une émulation autour de la culture, selon Rachida Dati.
Pour prétendre à cette marque accessible à une centaine de clubs sur tout le territoire hexagonal, il faudra répondre à un certain nombre de critères concernant l’accessibilité des publics, la parité dans la programmation, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ou encore la prévention dans la consommation de drogues.
Une initiative déjà saluée
Une telle approche holistique vise à créer des espaces nocturnes plus sûrs et plus inclusifs, où la fête se conjugue avec la responsabilité sociale. « C’est important que nous ayons cette reconnaissance », argue encore la ministre sous l’approbation des principaux concernés.
Pour ces derniers, il s’agit d’une mesure destinée qui devrait contribuer à présenter les clubs et autres boîtes autrement que comme de simples lieux festifs, associés hélas souvent, à la délinquance. « J’ai été scolarisée dans un établissement privé tenu par des religieuses du Saint-Sacrement, mais le soir je sortais ! », a révélé Rachida Dati citée par Le Monde, dans une tentative de démystification de ces lieux.
« Ces lieux ne relèvent pas uniquement d’enjeux de sécurité. Nous pourrons, par exemple, discuter avec la Place Beauvau des zones dérogatoires et des horaires », suggère la ministre de la Culture rapportée par 20 Minutes.