Saint-Pierre-d’Oléron : Le coq Maurice, dont les chants dérangent le voisinage, a été jugé jeudi

Un coq dans une cour

 

Le Coq Maurice, dont les chants matinaux ont provoqué l’ire des voisins, a été jugé jeudi pour « nuisance sonore » par le tribunal de Rochefort. Fatigué, le gallinacé n’a pas assisté à son audience, mais il a reçu le soutien de quelques congénères, dont « Pompadour » et « Jean-René ».

Tout le monde adore Maurice, même le Maire de Rochefort

Le procès du Coq Maurice s’est tenu ce jeudi au tribunal de Rochefort, en son absence car trop fatigué. Maurice est accusé de « nuisance sonore » par  les voisins de ses propriétaires. Ces voisins se disent agacés par les cocoricos du gallinacé, devenu un véritable symbole de la ville. Il a reçu de nombreux soutiens, dont celui du maire de la commune, qui a pris un arrêté pour protéger « les modes de vie liés à la campagne, notamment pour ce qui concerne la présence des animaux de la ferme ». Depuis le début de l’affaire, deux pétitions ont même été signées par près de 155.000 personnes pour qu’on laisse Maurice chanter comme bon lui semble.

N’empêche que jeudi, ses propriétaires, un couple de retraités, ont été traînés devant la justice par les voisins d’une résidence secondaires, les seuls à se plaindre de Maurice. « Pompadour » et « Jean-René », un petit poulet et un immense coq Géant de Brahma, étaient aux premières loges avec leur propriétaire, Mme Corinne Fesseau, pour assister au vil procès de leur congénère. Ils n’entendaient surtout pas se faire conter l’évènement.

« Mes clients cherchent à être tranquilles le matin entre 6H30 et 8H30 »

Me Vincent Huberdeau, qui défend les plaignants, a d’abord donné le ton en indiquant que ce procès « n’est pas celui de la ville contre la campagne. C’est un problème de nuisance sonore. Le coq, le chien, le klaxon, la musique, c’est le dossier du bruit ». Il précise ensuite : « Mes clients vivent dans une zone classée pavillonnaire au Plan local d’urbanisme. Ce n’est pas la campagne ! Mes clients ne reprochent pas au coq de chanter, mes clients cherchent à être tranquilles le matin entre 6H30 et 8H30 ».

« Il n’y en a que deux que ça emmerde »

La réplique ne s’est pas fait attendre du côté de la défense. Me Julien Papineau, qui se dit abasourdi par les propos de son collègue, ironise : « Je ne suis pas sûr que les plaignants se sont dits ’on va acheter une maison à la ville sur l’île d’Oléron’! ». Il poursuit : « On peut déplacer le poulailler. Mais cela signifie qu’à la place, il y aura les casiers de pêche de Jacky, le mari de Corinne Fesseau […] mais est-ce que les voisins supporteront l’odeur… ». Puis de conclure sur un ton provocateur : « Les poulaillers, ils ont toujours existé. Sur 40 voisins, il n’y en a que deux que ça emmerde ».

Le jugement a été mis en délibéré au 5 septembre. Reste à porter la nouvelle à Maurice. Souhaitons-lui pleine forme.

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