Affaire Benjamin Griveaux : Piotr Pavlenski ne veut pas se plier à l’expertise psychiatrique

L’activiste russe Piotr Pavlenski.

 

Mis en examen pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » après la diffusion d’une vidéo intime de l’ancien porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, Piotr Pavslenski a refusé de se soumettre à l’expertise psychiatrique réclamée par la justice avant le 15 juillet. Désormais, il risque le placement en détention provisoire.

L’activiste russe Piotr Pavlenski a refusé de subir l’expertise psychiatrique réclamée par la justice française avant le 15 juillet. Pourtant, dans un courrier daté du 6 juillet, la juge d’instruction Laurence Lazerges l’avertit que tout manquement l’expose à une mesure de placement en détention provisoire. « Je vous rappelle que votre contrôle judiciaire vous astreint à m’envoyer des justifications de soins psychiatriques tous les deux mois. A ce jour, vous ne m’avez envoyé aucun justificatif. Or, comme déjà expliqué, tout manquement volontaire aux obligations de votre contrôle judiciaire peut entraîner à votre égard une mesure de placement en détention provisoire », a-t-elle écrit.

Le système judicaire français semblable à celui de l’ex URSS ?

En réponse à ce courrier, Piotr Pavlenski a dénoncé une instrumentalisation de la psychiatrie par l’État. « C’est dégueulasse », estimait-il, « nous avons déjà trop d’exemples historiques où, avec l’aide de la psychiatrie, tout ce qui ne correspondait pas à l’idéologie de l’État était nettoyé ». Pour lui, il s’agit d’« un exemple de la façon dont la science devient un instrument d’unification idéologique ». L’artiste russe se dit victime d’une « situation de traitement forcé », comparable à celle imposée aux victimes de régimes totalitaires. Il évoque notamment l’interdiction de l’art moderne sous le régime nazi car considéré comme de l’art « dégénéré » ou encore la pratique de la psychiatrie punitive en URSS pour emprisonner les dissidents.  Son avocat, Maître Yassine Bouzrou qualifie, lui, l’expertise d’« obligation inutile et vexatoire ».

Suspecté également de « violences aggravées »

Piotr Pavlenski fait face à une mise en examen pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « diffusion sans l’accord de la personne d’un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel », après avoir diffusé des vidéos sexuelles de Benjamin Griveaux, alors candidat à la mairie de Paris. L’activiste russe doit aussi géré des suspicions de « violences aggravées » après une bagarre le soir du Nouvel An. Ses soins – psychiatriques ou destinées à mettre fin à une addiction à l’alcool ou à la drogue – restent des mesures très courantes en France en cas de contrôle judiciaire.

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