Mali : un nouveau départ après le coup d’Etat ?

Dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 août, les militaires maliens ont pris le pouvoir à Bamako et poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta. Si ce coup d’Etat heurte les démocrates, il pourrait néanmoins permettre la restauration du Mali, après des années de désordre. C’est ce que pense Aliou Diallo, fondateur du parti républicain ADP-Maliba.

« Le peuple les soutient très massivement »

Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, Aliou Boubacar Diallo fait une analyse pragmatique de la situation socio-politique actuelle au Mali. Le fondateur du parti ADP-Maliba estime qu’après l’indignation générale suscitée par le coup d’Etat du mercredi 19 août, il faut rapidement se projeter vers l’avenir pour proposer une alternance véritable au Mali, un pays en proie à une crise multidimensionnelle depuis 2012. « Aujourd’hui, on ne peut que regretter et condamner l’intrusion des forces armées dans le jeu démocratique malien, mais on ne peut pas non plus ignorer que le peuple les soutient très massivement », soutient Aliou Diallo.

Le leader d’ADP-Maliba considère que « l’intervention des militaires vient mettre un terme à une crise inextricable qui paralysait le pays » et surtout à une mauvaise gestion du pouvoir et la faiblesse de l’Etat. La présidence d’Ibrahim Boubacar Keita ayant été marquée par la corruption, le népotisme, la pauvreté et l’insécurité. Dans ce contexte, le contentieux électoral et les journées sanglantes du 10 au 13 juillet ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Un coup d’Etat « diluvien » ?

Contrairement à la communauté internationale qui craint que ce coup de force provoque une déliquescence de l’Etat et conduit à l’avènement d’un pouvoir militaire autoritaire, Aliou Diallo croit en une restauration du Mali. En effet, il voit le putsch comme un véritable déluge, le « vecteur d’un nouveau départ pour la démocratie malienne, débarrassée de ses embarrassants dinosaures et de leurs réflexes prédateurs ».

Et pour que ce renouveau intervienne, le Mali a besoin de l’aide de tous ses alliés. « Je lance donc un appel à la communauté internationale, dont la présence et l’assistance ont permis de sauver l’essentiel depuis près de huit ans, de persévérer et même d’accélérer dans leurs efforts pour accompagner le Mali dans son cheminement souverain pour restaurer l’état de droit, la stabilité et la sécurité dans l’intégralité de son territoire national », a exhorté Aliou Diallo.

Un plan Marshall pour le Mali 

Le député de Kayes souhaite que l’avenir appartienne aussi et surtout à la jeunesse malienne, aujourd’hui absente des organes de décision. Il appelle ainsi à une alternance au Mali pour enfin mettre en place un gouvernement capable de répondre aux défis vitaux auxquels sont confrontés chaque jour les Maliens : éducation, santé, infrastructures (routes, électricité, eau potable), empois et sécurité. Aliou Diallo dit avoir déjà proposé en 2018 un plan Marshall de 15.000 milliards de Francs visant à lancer de grands travaux de développement socio-économiques dans tout le Mali.

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