Alors que l’Académie de médecine préconise au gouvernement de rendre la vaccination anti-Covid obligatoire, la question divise au sein de l’opinion. Faut-il contraindre les Français à la vaccination ?
On le sait depuis l’arrivée sur le marché des différents vaccins. Le meilleur moyen de parvenir à l’immunité collective dans la lutte contre le Coronavirus reste l’inoculation de ces précieuses doses à un maximum de personnes. Ce dont on est en revanche moins sûr, c’est la façon de faire adhérer la population à la vaccination. L’Académie de médecine française a sa petite idée sur la question. Elle a indiqué à travers un avis publié mardi 25 mai que la vaccination devrait devenir obligatoire. Au-delà des gestes barrière et des restrictions sanitaires difficilement tenables sur la durée, l’Académie affirme que la défiance envers les vaccins bien qu’en baisse, reste un frein à l’atteinte de l’immunité collective. D’autant que selon elle, le taux des hésitants et des opposés à la vaccination est encore estimé à 15 % chacun.
D’où la recommandation par l’Académie de l’instauration d’une obligation graduelle. De façon à cibler dans un premier temps certain corps de métier dont les enseignants, les professionnels de santé en première ligne face à la pandémie, la police, les acteurs de la restauration, de l’hôtellerie, entre autres.
Encore beaucoup d’hésitation
L’autre argument brandi par l’Académie de médecine pour appuyer sa recommandation est le fait que la campagne de vaccination pourrait très prochainement se heurter à un plafond de verre. À raison, puisque nombre de spécialistes rappellent que ce phénomène a été observé tout au long de l’histoire des épidémies. Au fur et à mesure de la décrue du nombre de contaminations, la population ressent de moins en moins la nécessité de recourir aux vaccins.
Seulement, il n’est pas certain que la vaccination obligatoire soit le meilleur moyen de casser ce plafond de verre. En tout cas, la question divise au sein des responsables de santé et des pouvoirs publics. Le président Emmanuel Macron s’est jusqu’ici montré peu favorable à l’idée d’une obligation vaccinale, préférant miser sur la communication pour susciter le maximum d’adhésion. D’autant que la réticence aux vaccins baisse de plus en plus chez la population.
Par ailleurs, de nombreuses spécialistes de la santé craignent qu’une obligation de la vaccination ne suscite dans l’opinion un sentiment de rejet de celle-ci. C’est pourquoi les autorités misent davantage sur une campagne de proximité ciblée. Suffisant pour atteindre les 90 % d’adultes vaccinés, chiffre primordial pour la très attendue immunité collective ?