China Rare Earth Group : l’ambition chinoise pour une exploitation propre des terres rares

Un site minier

 

Pékin a fusionné, en décembre 2021, les principaux producteurs de terres rares chinois pour former un géant industriel du secteur. Baptisée China Rare Earth Group, cette méga-entreprise devait permettre d’atteindre plusieurs objectifs clés. Parmi ceux-ci figurent l’amélioration des conditions environnementales d’exploitation de ces métaux critiques.

De l’importante pollution par les métaux rares

Les terres rares sont un ensemble de 17 métaux (dont le cérium, le dysprosium, le lutétium, le terbium et l’yttrium) aux propriétés physiques exceptionnelles et stratégiques pour de nombreuses industries de pointe. On peut citer celle de l’électro-ménager, l’armement, l’automobile et les énergies renouvelables. Leur production est assurée à 71% par la Chine, qui dispose d’investissements massifs et d’un vaste réseau de raffinage de produits bruts. Mais elle génère énormement de pollution.

En effet, le broyage des roches se fait avec des acides puissants et autres produits chimiques. Et parfois à très forte dose au mépris des règles. Les produits toxiques peuvent ainsi s’infiltrer dans les cours d’eau et jusqu’à la nappe phréatique. De plus, le raffinage produit des poussières métalliques chargées de radioactivité. Celles-ci causent des cancers chez les hommes et des maladies chez le bétail. Baotou, une ville de Mongolie intérieure, où la Chine produit 50% de ses terres rares, a fait les frais de ces activités. Un lac situé à l’est de cette commune ainsi que les villages environnants subissent une importante pollution.

Le gouvernement veut redorer son image

Les autorités locales et chinoises ont d’abord déplacé les villageois vers des sites non pollués et propres à la culture. Ils ont ensuite changé de stratégie pour mettre davantage l’accent sur le nettoyage de la pollution et le développement de produits de haute qualité. Mais il faut aller plus loin. Pékin a jugé bon d’intervenir directement sur le terrain. Grâce à la création, en décembre 2021 du géant minier China Rare Earth Group, il pourrait avoir un contrôle sur les activités minières dans cette zone et sur son territoire. En effet, cette méga-entreprise fusionne plusieurs grandes compagnies chinoises. Or, elle est directement gérée par le gouvernement via la Commission de supervision et d’administration des actifs publics, qui détient une participation de 31,21%.

Garantir une exploitation socialement et écologiquement responsable

China Rare Earth Group pèse 62% de la production des terres rares lourdes nationales. Elle a donc la capacité de contrôler le secteur, en particulier les pratiques en matière d’exploitation des terres rares. Pékin devrait ainsi, en théorie, s’assurer que tout le monde respecte les règles et réglementations environnementales. Il pourra par conséquent garantir une exploitation socialement et écologiquement responsable. Par ailleurs, les récettes seront plus importantes avec des prix haut de gamme. Jusqu’alors, chaque acteur fixait ses tarifs en fonction de la concurrence. Ce qui donnait du bas de gamme. Depuis la création de son géant minier, la Chine constate une révalorisation des prix. Mais récemment, il y a eu une dangéreuse flambée. Les autorités ont donc été obligées de convoquer les producteurs pour demander des tarifs plus raisonnables.

Laisser un commentaire