L’outil de création d’images à partir de textes, basé sur l’intelligence artificielle fait un tabac sur la toile grâce à rendus ultraréalistes. Mais cela n’en inquiète pas moins.
Donald Trump avec des menottes aux poings ou dans une tenue de détenus, Emmanuel Macron prit à partie par des manifestants anti-réforme des retraites ou encore le pape François engoncé dans une sorte de blouson blanc.
Vous êtes sans doute déjà tombés sur ces images complètement surréalistes via internet. Et cela a dû vous interpeller. Car ces photos ne sauraient passer inaperçues. Tant pour l’actualité qu’elles traduisent que par le réalisme de leur auteur baptisé Midjourney.
Ce laboratoire de recherche fondé sur l’intelligence artificielle (IA) dispose en effet d’un programme éponyme de génération d’images à partir de textes. Un peu comme l’outil DALL-E créé par OpenIA, la firme californienne à l’origine du logiciel conversationnel Chat-GPT.
Utilisation massive
Le principe consiste notamment pour l’utilisateur à décrire à ce qu’il souhaite obtenir comme image à la machine. Cette dernière se charge ensuite de la lui générer en respectant le plus possible la description indiquée.
Cela a donné lieu à une véritable frénésie de la part des internautes. D’autant que la version 5 lancée mi-mars est d’un tout autre niveau en termes de capacité génératrice. Les sujets sur les photos voient ainsi les défauts des précédentes versions supprimés. C’est le cas des mains encore très récemment déformées ou encore de l’éclairage suspect.
De nombreuses personnes s’en sont de fait données à cœur joie sur l’utilisation du programme. Avec des photos au réalisme totalement bluffant. Mais de cette ingéniosité provient également le danger de Midjourney. Car les images artificiellement générées – c’est le cas de le dire – sont si réussies que cela fait naître des confusions avec la réalité.
Difficile encadrement
Plusieurs voix ont ainsi alerté sur l’utilisation malveillante qui pourrait découler d’une telle technologie. Comment en effet différencier une image artificielle d’une réelle photo ? Quid de l’usage potentiel de ce logiciel dans le cadre d’une manœuvre de désinformation ?
Toutes ces questions traduisent le grand malaise en cours face au développement effréné de l’IA que d’aucuns appellent à ralentir. Sans l’avouer, Midjourney a depuis restreint l’accès à son programme aux seuls utilisateurs payants.
Certains termes dont le mot « arrêté » ayant beaucoup servi ces derniers temps à générer des photos ont par ailleurs été censurés. Avec un succès relatif puisqu’il existe de nombreux autres mots ou expressions pouvant aider à contourner les restrictions.