Michel Barnier, le nouveau Premier ministre français, a effectué ce samedi 7 septembre son premier déplacement symbolique à l’hôpital Necker, situé dans le XVe arrondissement de Paris. Il a dit être venu pour se mettre à l’écoute du personnel soignant et hospitalier, et non pour des « effets d’annonces ». Le ton est donné.
Deux jours après sa nomination par Emmanuel Macron au poste de Premier ministre, Michel Barnier a effectué, ce samedi 7 septembre 2024, son premier déplacement à l’hôpital Necker, situé dans le XVe arrondissement de Paris. Tout un symbole pour celui qui a envoyé des signaux vendredi sur TF1, en déclarant qu’il y a un « besoin immense » » de services publics, notamment dans la santé et le logement, érigés en priorités.
Michel Barnier a reconnu que la situation de l’hôpital est grave
Michel Barnier a été reçu à son arrivée à l’hôpital Necker par le professeur Frédéric Adnet, patron du Samu de Paris. Il y a rencontré des ambulanciers et des infirmiers, avant de se rendre au chevet des soignants. Le nouveau chef du gouvernement a également eu une table ronde avec le personnel de santé. « Je ne suis pas là pour des effets d’annonces », a déclaré Michel Barnier au sortir de sa visite de l’hôpital Necker. « Si vous tombez sur un premier ministre qui vous dit qu’il va faire des miracles, méfiez-vous », a-t-il insisté.
Le nouveau Premier ministre a expliqué qu’« on comprend mieux en écoutant les gens, en les respectant ». Selon lui, « dans un hôpital, il y a des progrès à faire dans l’organisation et des économies à faire, si on écoute les gens ». Le contact avec la base et le terrain semble donc être son crédo. Après avoir écouté le personnel soignant, le chef du gouvernement a reconnu que « la situation est grave » dans le système de santé français. Mais il a rassuré qu’« on peut faire des progrès », « sans faire des miracles ».
Le Premier ministre veut des « progrès rapides et visibles »
Michel Barnier a également promis de faire de la santé publique « une priorité dans les campagnes et dans les villes ». Et pas question de traîner les pieds. Dans les maisons de santé et dans les campagnes, il souhaite des « progrès rapides et visibles » dans l’offre de soins et les services médicaux. En parallèle, il veut mieux s’occuper de l’hôpital et de ses personnels.
S’il n’a pas donné de détails sur son approche pour atteindre les objectifs fixés, Michel Barnier refuse d’«augmenter la dette financière sur [les] générations futures, ainsi que la dette écologique ». Il pense qu’en gérant mieux l’argent public, on peut faire des progrès dans l’efficacité de la dépense publique. « Donnez-moi quelques semaines, ne soyez pas trop impatients », a-t-il demandé aux Français.
Le NFP dans la rue pour contester la nomination de Michel Barnier
Par ailleurs, le Premier ministre dit se considérer sous surveillance de tous les Français et non seulement du RN, comme le pense Jordan Bardella qui dit l’avoir à l’œil. Le président du parti d’extrême droite a donné ses priorités : le pouvoir d’achat, la sécurité et l’immigration. Quant au NFP, il avait déjà prévenu qu’il faudra « répondre à l’urgence sociale, au défi climatique et à la justice fiscale ». La coalition de gauche a organisé des manifestations dans toute la France ce samedi contre la nomination de Michel Barnier à Matignon.
L’alliance formée par LFI, PS, EELV et PC qualifie sa désignation de déni de démocratie. Elle croit qu’on lui a volé sa victoire aux législatives anticipées du 7 juillet, en choisissant un Premier ministre LR. Il était prévu que le nouveau locataire de Matignon sorte de ses rangs, et la coalition avait positionné Lucie Castets. Mais Macron avait depuis le début refusé ce profil. On s’achemine peut-être vers une crise sociale…