Le tube à succès de Kendrick Lamar, « Not Like Us », est au cœur de l’action judiciaire intentée par le rappeur canado-américain contre les deux acteurs de l’industrie musicale.
Une offensive judiciaire d’ampleur est en cours de lancement par Drake contre Spotify et Universal Music Group (UMG). La holding de maisons de disques basée aux Pays-Bas et le géant néerlandais du streaming musical font face à de graves accusations de la part du rappeur né à Toronto.
Ce dernier leur reproche notamment via sa société Frozen Moments LLC, de susciter artificiellement le succès de la chanson « Not Like Us » du rappeur californien Kendrick Lamar. Le titre annoncé pour la première fois en mai dernier représente de l’avis de plusieurs observateurs, l’apothéose de la guerre des mots née entre les deux artistes plus tôt cette année.
Avec plus de 900 millions d’écoutes rien que sur Spotify pour au moins un milliard de streams toutes plateformes comprises, l’opus fait de critiques acerbes contre Drake, a connu un franc succès.
À tel point que la Recording Academy, organisme à l’origine des Grammys, l’a crédité de cinq nominations sur les sept auxquelles Lamar est associé dans le cadre de la prochaine édition de cette grand-messe de l’industrie musicale prévue dès janvier 2025.
De sévères allégations
À travers cette affaire se poursuit donc, la rivalité entre les deux rappeurs pourtant tous signés chez UMG, même si les labels sont différents. La pétition pré-action déposée le 25 novembre 2024 devant un tribunal new-yorkais, allègue que Universal et Spotify ont eu recours à des bots pour gonfler les chiffres d’écoute du titre concerné.
Elle évoque également la pratique du payola (paiement illégal pour obtenir des diffusions) et la mise en œuvre des stratégies commerciales frauduleuses, allant jusqu’à invoquer la loi RICO, texte généralement utilisé pour poursuivre les organisations criminelles.
Par ailleurs, Drake affirme qu’UMG s’est associé avec Apple à travers son assistant vocal Siri, programmé pour rediriger les auditeurs vers le morceau de Lamar, notamment lorsqu’ils demandaient à écouter l’album « Certified Lover Boy » de Drake.
Des accusations battues en brèche
Cette manœuvre aurait été possible grâce à une similarité de mots-clés exploitée de manière délibérée, selon le document judiciaire. Les autres griefs concernent des employés considérés comme loyaux à Drake au sein d’Universal Music qui auraient été systématiquement écartés.
En parallèle, un réseau d’influenceurs aurait été grassement rémunéré pour promouvoir le titre, sans jamais révéler la nature commerciale de leurs publications, en violation flagrante des règles de transparence. Autant d’allégations balayées d’un revers de main par UMG.
« Nous appliquons les normes éthiques les plus élevées dans nos campagnes marketing et promotionnelles. Aucun argument juridique artificiel et absurde dans cette pétition préliminaire ne peut masquer le fait que les fans choisissent la musique qu’ils veulent écouter« , a rétorqué le groupe dans un communiqué adressé au Washington Post.