Une enquête interne de la Maison Blanche indique que le premier scandale de la nouvelle administration Trump résulte d’une bourde technologique impliquant la fonctionnalité d’auto-suggestion des contacts du smartphone d’Apple.
C’était l’un des mystères les plus troublants depuis l’éclatement du « Signal gate », du nom de l’affaire qui a vu des membres du Pentagone et les plus proches collaborateurs de Donald Trump évoquer via l’application de messagerie Signal, des plans militaires sensibles en présence d’un intrus.
Cette personne, en l’occurrence le journaliste Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine américain The Atlantic, a en effet été coopté du jour au lendemain dans cette plateforme d’échange, à son grand étonnement, par Michael Waltz, conseiller à la sécurité nationale du président américain.
« Je ne supposais pas, cependant, que la demande provenait du véritable Michael Waltz. […] Il m’est immédiatement venu à l’esprit que quelqu’un pourrait se faire passer pour Waltz afin de me piéger », a-t-il révélé plus tard le 24 mars dans un article explosif, après avoir assisté en spectateur silencieux aux préparatifs d’une opération militaire des États-Unis au Yémen.
Une succession d’erreurs improbables
« Imaginez si de tels échanges étaient tombés entre les mains d’acteurs hostiles aux intérêts américains« , ont répété plusieurs observateurs à la révélation de ce scandale impliquant le vice-président JD Vance, son secrétaire d’État Marco Rubio, la Directrice du renseignement national Tulsi Gabbard, et d’autres.
Alors que les interrogations demeurent quant à l’origine de cette affaire, l’enquête interne de la Maison Blanche vient apporter quelques éclaircissements. D’après les résultats consultés par le Guardian, le scandale provient d’un enchaînement de circonstances improbables.
Tout commence en octobre 2024, lorsqu’en pleine campagne présidentielle, Goldberg contacte l’équipe de Trump au sujet d’un article à paraître sur l’attitude du candidat républicain envers les militaires blessés.
Brian Hughes, alors porte-parole de la campagne et aujourd’hui porte-parole du Conseil de sécurité nationale, transmet l’email à Waltz, incluant par inadvertance le numéro de téléphone du journal présent dans la signature.
L’auto-suggestion de l’iPhone épinglée
Suite à une mise à jour automatique des contacts sur l’iPhone de Waltz, le numéro de Goldberg s’est retrouvé associé au contact de Hughes à travers une fonctionnalité dédiée.
Celle-ci utilise l’intelligence de Siri – l’assistant vocal maison – pour suggérer des contacts récents et fréquents à partir des applications de messagerie prises en charge, des emails et d’autres interactions, de façon à simplifier la communication à l’utilisateur.
Des mois plus tard, lorsque Waltz a créé un groupe Signal nommé « Houthi PC small group » pour discuter des frappes américaines contre les Houthis au Yémen, il a ajouté ce qu’il croyait être le numéro de Hughes, donnant ainsi accès au journaliste de The Atlantic des informations hautement sensibles.