D’ici à trois ans, il sera possible de greffer un cœur de porc sur un être humain, promet Sir Terence English, pionnier de la transplantation cardiaque en Grande-Bretagne. Il assure que dès cette année, l’un de ses élèves doit ouvrir la voie en transplantant un rein de porc sur un patient. Une première étape clé qui pourrait conduire à une greffe du cœur.
Faire face à la pénurie d’organes
En 1979, Sir Terence English avait permis à un patient du nom de Keith Castle, opéré à l’hôpital Papworth près de Cambridge, de vivre cinq années supplémenatires. Quarante ans plus tard, le chirurgien britannique émérite annonce au Sunday Telegraph que la greffe d’organes d’animaux modifiés sur l’Homme pourrait devenir une réalité d’ici trois ans. Il s’agit plus exactement de la greffe de rein, puis de cœur de porc sur un être humain. Cette nouveauté médicale du pionnier de la transplantation cardiaque en Grande-Bretagne pourrait révolutionner le traitement de certaines pathologies et surtout mettre fin à la pénurie d’organes. Au Royaume Uni, au moins 280 personnes sont en attente d’un cœur.
« Si cela fonctionne avec un rein, ça fonctionnera avec un cœur »
Sir Terence English assure que dès cette année, l’un de ses élèves doit ouvrir la voie en transplantant un rein de porc sur un patient. « Si le résultat de la xénotransplantation est satisfaisant pour l’humain avec des reins de porc, il est probable que des cœurs soient utilisés avec de bons effets chez l’Homme d’ici quelques années », a déclaré le médecin de 87 ans au Sunday Telegraph. « Si cela fonctionne avec un rein, ça fonctionnera avec un cœur », insiste-t-il.
Selon Sir Terence English, si pour l’instant il s’agit de prélever des organes de porc, à terme, l’on pourrait potentiellement cultiver des cellules indépendamment en laboratoire. Cela aurait d’ailleurs l’avantage de ne pas se mettre à dos les défenseurs de la cause animale.
Encore un peu de patience
The Guardian relève que le cœur d’un porc est physiologiquement et anatomiquement semblable de celui de l’humain. Il peut donc, en théorie et après quelques modifications, être utilisé pour développer des traitements pour les malades cardiaques. Durant des essais cliniques cette année, les scientifiques en charge de l’étude ont constaté un « rétablissement presque complet » des porcs ayant fait l’objet d’une greffe de matériel génétique suite à un infarctus du myocarde. Mais la plupart de ces animaux ayant reçu ce traitement expérimental sont finalement morts. Le microARN-199 continuait en effet à s’exprimer de manière incontrôlée dans leur organisme. Les chercheurs du National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis ont également réussi à maintenir des singes en vie pendant deux ans après leur avoir greffé un cœur de porc.