Sida : la fin de l’épidémie en 2030 ?

Turban representant la lutte contre le Sida

 

Dans une interview accordée au site 20 Minutes, l’infectiologue niçois Pascal Pugliese, nommé président de la Société française de lutte contre le Sida (SFLS), a déclaré qu’« On peut vraiment mettre fin à l’épidémie à l’horizon 2030 ». Il en veut pour preuve la baisse continue du nombre de patients infectés, grâce à l’efficacité des traitements disponibles.

Le Dr. Pascal Pugliese, infectiologue au CHU de Nice, vient de prendre la tête de la Société française de lutte contre le Sida (SFLS). Une structure créée en 1994, qui regroupe les professionnels hospitaliers et libéraux concernés par la prise en charge et la prévention de l’infection par le VIH. Au cours d’un entretien accordé au site 20 Minutes, il a fait le point sur la progression du virus et les moyens de le contrer.

Une baisse de 40 % de personnes infectées

Le nouveau président de la Société française de lutte contre le Sida (SFLS) a indiqué que sa région est très concernée par la lutte contre le Vih Sida. Et pour cause, « Les Alpes-Maritimes sont le département le plus touché après Paris. Selon une étude Prevagay, la part d’hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes infectés à Nice est de 17,1 % [devant Montpellier et Paris] ». Mais la situation s’améliore au fil des années. « Nous avons annoncé l’autonome dernier que le nombre de nouveaux patients infectés pris en charge dans le département avait baissé de 40 % entre septembre 2017 et septembre 2018. Les chiffres qui seront annoncés fin novembre devraient confirmer cette tendance que l’on peut notamment attribuer à la Prep », se réjouit le Dr. Pascal Pugliese.

« On peut vraiment mettre fin à l’épidémie à l’horizon 2030 »

Si les équipes médicales constatent aujourd’hui une nette régression du virus dans les Alpes Maritimes, c’est grâce à l’efficacité des traitements disponibles. Il s’agit notamment de la Prep, le traitement préventif contre le Vih, du traitement comme prévention, qui permet aux personnes infectées de ne pas transmettre le virus et du traitement post-exposition [après un rapport sexuel à risque], sans oublier le préservatif, qui continue de faire ses preuves. Avec autant de moyens de lutte, « On peut vraiment mettre fin à l’épidémie à l’horizon 2030. Nous ne sommes plus fatalistes », assure le médecin.

Une expérimentation en cours dans les Alpes Maritimes

Les Alpes-Maritimes et Paris testent depuis juillet la possibilité de se faire dépister gratuitement et sans ordonnance dans tous les laboratoires de ville. Le Dr. Pascal Pugliese encourage vivement cette initiative qui porte déjà ses fruits. Dans son département, il a enregistré environ 800 tests, dont trois se sont révélés positifs. « On espère que ce nouveau dispositif augmentera de 15 % le nombre total de dépistages, a-t-il déclaré. On est encore un peu en deçà mais il faut attendre que l’information circule. En juillet 2020, nous ferons un bilan de cette expérimentation pour voir s’il faut la pérenniser et l’étendre. L’espoir, c’est que d’autres publics aillent se faire dépister et que les personnes les plus à risques se fassent tester régulièrement. Il y a encore trop de diagnostics tardifs ».

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