Coronavirus : l’Italie durement frappée

L'Italie a enregistré 41 décès liés au coronavirus en 24 heures, portant le total à 148 morts, selon un nouveau bilan jeudi de la Protection civile.

 

L’Italie a enregistré 41 décès liés au coronavirus en 24 heures, portant le total à 148 morts, selon un nouveau bilan jeudi de la Protection civile. Ce qui place le pays au troisième rang mondial pour le nombre de cas mortels derrière la Chine et la Corée du Sud.

Toutes les régions désormais touchées

En 24 heures, l’Italie a enregistré 41 décès liés au nouveau coronavirus. Cela porte le bilan total à 148 morts, à la date du jeudi 5 février 2020. Le nombre de cas confirmés depuis le début de l’épidémie s’élève à 3858 contre 3089 la veille, en hausse de 25%.

Sur ce total, 414 patients sont déjà guéris (138 de plus que mercredi). « Jusqu’ici les personnes guéries représentent 10,7% du total des personnes ayant contracté le virus, les personnes décédées 3,8% », a détaillé le chef de la Protection civile Angelo Borrelli lors de sa conférence de presse quotidienne. Parmi les 3858 personnes contaminées, 1790 sont hospitalisées, 351 en soins intensifs (environ 10%) et les autres placées en isolement à leur domicile.

Le coronavirus concerne désormais les 21 régions italiennes. Mais, les trois régions les plus touchées se situent toutes dans le nord. Il s’agit de la Lombardie (région de Milan, 2251 cas et 98 morts), l’Emilie-Romagne (région de Bologne, 698 cas et 30 morts) et la Vénétie (région de Venise, 407 cas et 10 morts).

Le patient 1 identifié le 20 février

Face à la progression fulgurante de l’épidémie, le gouvernement de Giuseppe Conte a pris des mesures exceptionnelles, dont la fermeture, durant dix jours au moins, de toutes les écoles et universités du pays. Ceci afin d’éviter une surchauffe dans les hôpitaux de la péninsule.

« Pour le moment, il n’y a pas de difficultés majeures concernant le nombre de lits disponibles dans les structures hospitalières », a tenu à rassurer M. Borrelli.

Les autorités sanitaires italiennes ont identifié le patient 1 de l’épidémie le 20 février à Codogno, à 60 km au sud de Milan. Cet homme de 38 ans, toujours hospitalisé en réanimation et dans un état grave, a involontairement contaminé son épouse enceinte désormais guérie. Il a aussi contaminé des médecins, et des patients qui ont à leur tour infecté leur entourage.

Pourquoi l’Italie subit-elle de plein fouet le coronavirus ?

Avec 148 décès, l’Italie devient le troisième pays le plus touché au monde derrière la Chine et la Corée du Sud. L’ampleur de l’épidémie dans la péninsule s’explique certainement par la typologie de la population italienne. Celle-ci est la plus âgée du continent européen, et la deuxième plus âgée de la planète, derrière le Japon, d’après les dernières données publiées à ce sujet par l’ONU. Or le coronavirus touche particulièrement les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d’hypertension. Des pathologies très prévalentes chez les seniors.

Par ailleurs, « il y a eu un retard dans la mise en œuvre des mesures d’isolement du premier foyer. A partir de là, le virus a diffusé assez rapidement », note William Dab, épidémiologiste et ancien directeur général de la santé, invité de franceinfo. Ce retard est la conséquence d’un système italien régionalisé, selon Frédéric Bizard, économiste de la santé.

Laisser un commentaire