Il n’y a aucune preuve que le Pentagone a attribué le contrat JEDI à Microsoft Corp sous influence du président Donald Trump et/ou de membres de son administration. C’est la conclusion d’une enquête interne du ministère de la Défense, publiée mercredi 15 avril.
Les preuves examinées n’ont montré aucune pression
Le recours d’Amazon auprès de la justice, dans l’affaire du contrat JEDI attribué à Microsoft Corp, n’aura abouti à rien. L’inspecteur général en charge du dossier a déclaré mercredi 15 avril ne pas avoir pu déterminer si Donald Trump avait influencé la décision du département de la Défense. Dans son rapport, le bureau de l’inspecteur général a indiqué : « Nous pensons que les preuves que nous avons reçues montrent que le personnel du DoD [Departement Of defense] qui a évalué les propositions de contrat et a attribué à Microsoft le contrat JEDI Cloud n’a fait l’objet d’aucune pression concernant sa décision d’attribuer le contrat à Microsoft Corp ».
Mais le ministère de la Défense indique qu’il n’a pas eu accès à l’ensemble des communications entre le Bureau Ovale et les hauts responsables du département de la Défense (DoD). L’inspecteur général a estimé que le fait de brandir un « privilège de communication présidentiel » avait contraint l’avocat général du ministère de la Défense à ordonner aux responsables « de ne pas répondre à nos questions sur les communications potentielles entre la Maison-Blanche et les responsables du DoD à propos de JEDI ». Il laisse cependant la question ouverte concernant une implication de Donald Trump dans le dossier.
« Il est clair que ce rapport n’a pas pu évaluer l’ingérence politique »
Si la Maison Blanche n’a pas commenté ce rapport de 317 pages, le département de la Défense a dit que cela « devrait enfin fermer la porte aux médias et aux attaques ». Quant à Amazon Web Services (AWS), principal perdant, il souligne que « le refus de la Maison Blanche de coopérer à l’enquête de l’inspecteur général dénote d’une nouvelle tentative flagrante d’éviter un examen transparent de l’attribution du contrat JEDI. « Il est clair que ce rapport n’a pas pu évaluer l’ingérence politique car plusieurs témoins du DoD ont été chargés par la Maison-Blanche de ne pas répondre aux questions de l’inspecteur général sur les communications entre la Maison Blanche et les responsables du DoD » ajoute le groupe dans un communiqué.
Microsoft, pour qui le rapport devrait signifier la reprise du contrat JEDI mis en suspens temporairement, a expliqué gagné la partie parce qu’il avait la meilleure proposition. « Microsoft a remporté le contrat JEDI parce que le ministère de la Défense a constaté que nous proposions une technologie nettement supérieure à un meilleur prix », écrit le géant de l’informatique dans un post de blog intitulé « Faut-il autoriser Amazon à reprendre (le contrat) JEDI ? ».
Un contrat de 10 milliards de dollars
Le contrat JEDI (Joint Enterprise Defence Infrastructure), évalué à 10 milliards de dollars, doit conduire la technologie militaire américaine à l’ère moderne. A travers ce projet, le ministère de la Défense veut améliorer la sécurité des données et accélérer le partage en temps réel des informations entre les militaires grâce aux services cloud commerciaux, qui hébergent la puissance de calcul et le stockage dans des centres de données distants. Si plusieurs groupes avaient candidaté, Microsoft et Amazon Web Services ont fini seuls sur le podium. Et l’inimitié de Donald Trump pour Jeff Bezos, PDG d’Amazon, aurait fait peser la balance du côté de Microsoft.