Écriture inclusive : l’avis du nouveau secrétaire perpétuel de l’Académie française 

L'écriture inclusive fait débat en France.

Amin Maalouf, nouveau secrétaire perpétuel de l’Académie française, a donné son avis sur l’écriture inclusive au lendemain de son élection. S’il reconnait qu’il existe dans la langue française un problème de féminisation lié à l’héritage latin, le prix Goncourt 1993 pense qu’il va falloir trouver une meilleure réponse. 

L’écrivain franco-libanais Amin Maalouf a été élu, le jeudi 28 septembre, nouveau secrétaire perpétuel de l’Académie française. Il prend le relais d’Hélène Carrère d’Encausse, élue en 1999 et décédée cet été. Au lendemain de son élection, le prix Goncourt 1993, avec Le Rocher de Tanios, a livré quelques lignes directrices sur l’avenir de l’institution fondée en 1634 par le Cardinal de Richelieu. Il a affirmé que l’organisation, jugée conservatrice, devrait refléter la diversité actuelle de la France et du monde.

Les principaux défis d’Amin Maalouf

Amin Maalouf a déclaré qu’il fallait rajeunir l’Académie française et surtout la féminiser. Il a appelé à élire plus de femmes, alors qu’il n’y en a actuellement que six sur les quarante membres siégeant.  L’auteur de 74 ans s’est également prononcé sur des sujets comme l’orthographe et l’écriture inclusive. Cette dernière notion renvoie à un ensemble de règles de rédaction visant à réduire les inégalités de langage entre les genres féminin et masculin. Elle utilise principalement le point milieu pour établir un équilibre.

Des problèmes de féminisation liés à l’héritage latin

Pour chaque mot ou presque, il faut suivre une certaine règle. D’abord placer la racine, ensuite le suffixe masculin, puis le point milieu et enfin le suffixe féminin. On ajoute accessoirement un point milieu supplémentaire suivi d’un « s » pour le pluriel. Ainsi, on aura par exemple pour sénateur.rice.s, chanteur.euse.s. ou encore ingénieur.e.s. Comme on le constate, c’est plutôt surchargé. Interrogé sur cette écriture inclusive, Amin Maalouf a dit comprendre son existence. Elle s’explique par la présence dans la langue française de problèmes de féminisation, liés à l’héritage latin.

Mais l’écriture inclusive, pas la bonne réponse

La langue mère accorde arbitrairement le genre masculin ou féminin à tel ou tel mot, avec une domination du masculin au niveau des noms de métiers. Pour le nouveau secrétaire perpétuel de l’Académie française, il n’y a aucune logique à cela. C’est pourquoi, il souhaite que les Immortels réfléchissent sur ce problème et cherche des solutions. Mais, croit-il, l’écriture inclusive n’est pas la bonne réponse. D’ailleurs, il regrette qu’on ne puisse pas lire un texte écrit en écriture inclusive (c’est plutôt compliqué à l’oral).

Le nouveau dictionnaire presque terminé

Amin Maalouf confirme ainsi la position de l’Académie française, soucieuse de ne pas dépiécer la langue française au nom d’un progressisme à tout va. A la tête de l’organisation, l’auteur franco-libanais aura pour première mission de terminer la neuvième édition du dictionnaire, dont la publication a commencé en 1986. La dernière édition date des années 1930. Or, depuis lors, « il y a eu énormément de changements », admet Amin Maalouf. Il promet que ces évolutions seront prises en compte. Selon lui, le dictionnaire est presque fini, puisque les rédacteurs ont atteint la lettre Z.

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