Après les agriculteurs, les infirmiers libéraux manifestent à leur tour dans toute la France. Ils réclament principalement une revalorisation de leurs actes, restés inchangés depuis quinze ans. Leur collectif souhaite être reçu par le nouveau ministre de la Santé Frédéric Valletoux afin de connaître les projets du gouvernement pour la profession.
Pendant la pandémie du Covid, les infirmiers faisaient partie des agents de la santé en première ligne. La crise passée, ils espéraient un peu de reconnaissance de la part du gouvernement avec l’amélioration de leurs conditions de travail. Mais rien n’a été fait, même après que certains ont interpellé les autorités l’année dernière. Il fallait donc remuer le cocotier pour réveiller le politique. Comme l’ont fait récemment les agriculteurs.
Les infirmiers libéraux organisent des opérations escargot
Ainsi, depuis quelques jours, les soignants manifestent dans plusieurs villes françaises pour réclamer une revalorisation de leur statut. Ils ont organisé des opérations escargot autour de communes comme Marseille, Bordeaux, Dijon, Bayonne et Gap. Hier lundi, le Collectif des infirmiers libéraux a aussi appelé à une mobilisation nationale pendant les prochains jours. Une première manifestation aura lieu le samedi prochain.
Des actions sur les routes au cours des prochaines semaines
D’autres syndicats annoncent qu’ils seront partout sur les routes au cours des prochaines semaines. Ils prévoient plusieurs actions, dont le blocage des péages et des opérations de tractage pour sensibiliser le public. Les manifestations devraient se poursuivre jusqu’à ce que le ministre de la Santé les reçoive et prenne en considération leurs préoccupations. Au cours de cette rencontre, ils souhaiteraient demander au gouvernement ses plans pour la profession.
Les infirmiers libéraux payés en deçà du Smic horaire brut
Se présentant comme les « grands oubliés » du Ségur de la santé, les infirmiers libéraux réclament précisément une revalorisation des actes médicaux infirmiers, restés inchangés depuis 2009. Actuellement, ces agents de la santé sont payés en moyenne 6 à 9 euros bruts par heure, alors que le Smic horaire brut s’élève à 11,65 euros. Ils demandent donc de pousser le curseur au moins à hauteur de l’inflation pour ne pas voir leur pouvoir d’achat chuter brutalement.
Les infirmiers libéraux demandent la reconnaissance de la pénibilité de leur métier
Pour gagner un revenu décent aujourd’hui, les infirmiers libéraux doivent parfois réaliser des journées à rallonge. Ce qui rend difficile l’exercice de leur métier. Et cela d’autant qu’ils portent souvent de lourdes charges. Face à ces situations, ils exigent la « reconnaissance de la pénibilité » de leur travail. Aussi, ils sollicitent l’augmentation des coûts des transports. Un doublement des indemnités de transport, actuellement de 2,50 euros, devrait leur permettre d’assurer cette dépense.
Plus de la moitié des cabinets pourraient fermer d’ici cinq
Ne pouvant plus attendre, les grévistes appellent le gouvernement à agir au plus vite pour sauver la profession déjà en péril. Selon le Sniil, le principal syndicat, 58% des cabinets pourraient fermer d’ici cinq ans si rien n’est fait. Son président John Pinte juge « impératif que le nouveau ministre délégué [Frédéric Valletoux] prenne la mesure des enjeux liés aux spécificités de l’exercice libéral ». En 2023, on comptait en France 135.000 infirmières et infirmiers libéraux, dont la moitié exerce dans un milieu rural.