La surcharge des joueurs à son paroxysme

La pression physique et mentale subie par les footballeurs professionnels atteint des sommets inquiétants, à en croire le dernier rapport alarmant publié par FIFPro, le syndicat mondial des joueurs.

« Ils s’en foutent, c’est l’argent qui parle ». Kevin De Bruyne ne pouvait pas être plus dépité, en abordant il y a quelques jours, la question de l’accumulation des matchs dans le football professionnel.

Le milieu de terrain de Manchester City en service international avec la Belgique cette semaine après un début de saison de trois rencontres déjà disputées en Premier League (championnat d’élite anglaise), n’y est pas allé du dos de la cuillère.

« La PFA, en Angleterre, et les associations de joueurs dans les autres pays ont essayé de trouver des solutions. Le problème est que l’UEFA et la FIFA font des matchs en plus. On peut essayer de dire quelque chose, aucune solution n’a été trouvée », réagit le joueur de 33 ans, dont la saison 2023-2024 fut entravée par une longue blessure.

Une charge de travail « excessive »

Cette sortie intervient au lendemain de la publication du dernier rapport de la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels, plus communément appelée FIFPro, à propos de la charge de travail des joueurs.

L’enquête réalisée sur la base d’entretiens auprès de 1 500 joueurs révèle un constat sans appel : plus de la moitié des acteurs impliqués sont confrontés à une charge de travail excessive, voire intenable.

Ainsi Julian Alvarez (75 matchs), Phil Foden (72 matchs), Luiz Diaz (72 matchs), Darwin Nunez (72 matchs) ainsi que Cody Gakpo (71 matchs) représentent, selon la FIFPro, les cas extrêmes de cette tendance aux calendriers sans cesse élargis dans les plus grands clubs de la planète.

Une jeunesse sacrifiée ?

À en croire le rapport, de nombreux joueurs, en particulier les plus jeunes stars des meilleures équipes, sont « au point de rupture ». « Ce qu’il y a de plus effrayant à soumettre de si jeunes athlètes à un tel stress, c’est que nous savons que cela accroît les risques de blessure », pointe Darren Burgess, ancien entraîneur d’Arsenal et de Liverpool et désormais conseiller de la FIFPro.

Preuve de cette exigence grandissante envers les plus jeunes, à seulement 21 ans, le prodige anglais Jude Belligham a déjà cumulé 251 matchs avec Birmingham, Dortmund et le Real Madrid. Soit quasiment cinq fois plus que David Beckham au même âge.

Comme Bellingham, de plus en plus de pépites précoces sont jetées dans l’arène dès leur plus tendre adolescence. Soumises à une sollicitation permanente, leur croissance physique et mentale est gravement compromise.

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