L’extension de navigateur spécialisée dans des coupons de réduction en ligne serait l’origine de pratiques commerciales trompeuses, selon une récente enquête particulièrement accablante.
Honey ne serait-elle finalement qu’une arnaque ? La célèbre extension de navigateur détenue par le géant des paiements en ligne PayPal, qui se propose de fournir aux consommateurs les bons plans en matière de réduction de prix, est l’objet de graves accusations.
À l’origine, une enquête révélée il y a trois jours par le Youtubeur néo-Zélandais nommé « MégaLag » attribuant à Honey, plusieurs pratiques commerciales trompeuses. Avec comme cible, toute la chaîne d’intervention du navigateur, dont les consommateurs, les influenceurs et les commerçants.
Pour prendre la mesure de ces accusations, il importe de comprendre le fonctionnement de Honey, conçu à l’origine comme un outil d’optimisation des achats en ligne, un modèle censé profiter à toutes les parties, chacune à la recherche d’une plus-value.
Quand un utilisateur fait ses achats en ligne, l’extension recherche et teste automatiquement des codes promotionnels pour obtenir la meilleure réduction possible. En contrepartie, les sites marchands versent une commission à Honey pour chaque vente réalisée via l’extension.
Un écosystème frauduleux ?
Une partie de cette commission est ensuite reversée aux consommateurs sous forme de cashback, créant ainsi un système qui se veut gagnant-gagnant. Le modèle économique intègre également les influenceurs ou créateurs de contenus dont les promotions ont contribué à renforcer la popularité de l’outil.
Sauf que cette notoriété serait construite sur un système frauduleux, d’après MégaLag. Son enquête vue plus de huit millions de fois depuis le 22 décembre, attribue à Honey un mécanisme insidieux de détournement des commissions d’affiliation destinées aux créateurs de contenu.
Cela consisterait notamment pour l’outil à remplacer subrepticement le cookie d’affiliation vanté par ces derniers auprès des consommateurs par un autre. De façon à les priver de leurs revenus.
Cette pratique aurait d’ailleurs conduit, selon le magazine Fortune, la chaîne YouTube Linus Tech Tips, qui avait promu Honey dans plus de 160 vidéos totalisant près de 200 millions de vues, à mettre fin à leur partenariat.
Des conséquences néfastes
Contrairement aux affirmations marketing, l’extension permettrait aux entreprises partenaires de contrôler précisément quels codes promotionnels sont partagés avec les consommateurs, selon l’enquête vidéo de 23 minutes. À travers cette manœuvre, Honey s’assurerait que les réductions accordées ne nuisent pas à ses intérêts.
À en croire MégaLag, le fait que cette pratique ait été effectuée après l’acquisition de l’outil par PayPal – en 2020 pour quatre milliards de dollars – soulève des questions importantes sur la responsabilité de cette entreprise majeure du secteur financier.
Alors que les révélations de cette enquête se répandent comme une traînée de poudre, PayPal s’est contenté de répondre dans les colonnes de Fortune, que l’extension « suit les règles et pratiques de l’industrie ».