Electronic Arts tombe dans l’escarcelle de Riyad

L’éditeur de jeux vidéo est racheté par le fonds d’investissement public d’Arabie saoudite, Silver Lake et la société de Jared Kushner, gendre du président Trump, dans une transaction historique de 55 milliards de dollars.

En attendant d’accueillir la Coupe du monde de football 2034, l’Arabie saoudite veut dominer l’industrie des jeux vidéo. Le royaume à travers son fonds d’investissement – le Public Investment Fund (PIF) –, le fonds américain Silver Lake et son homologue Affinity Partners, vont acquérir Electronic Arts (EA).

Le coût de l’opération évalué à 55 milliards de dollars représente une prime de 25% par rapport au cours de l’action, avant l’annonce, du groupe à l’origine de franchises planétaires qui ont marqué plusieurs générations de joueurs.

Parmi elles figurent la série de football EA Sports FC (anciennement FIFA), le simulateur de vie Les Sims, ou encore le jeu de guerre Battlefield. Des titres ayant généré des milliards de revenus

« Pour l’avenir, nous continuerons à repousser les limites du divertissement, du sport et de la technologie, en débloquant de nouvelles opportunités. Ensemble avec nos partenaires, nous créerons des expériences transformatrices pour inspirer les générations à venir », écrit le PDG Andrew Wilson dans le communiqué d’annonce.

Jared Kushner, l’homme-clé de l’opération

Derrière cette transaction record – la plus importante jamais réalisée par effet de levier (LBO) – se cache un architecte inattendu : Jared Kushner, patron d’Affinity Partners, marié à Ivanka Trump et donc gendre de Donald Trump.

C’est lui qui a convaincu le fonds saoudien de se lancer dans cette acquisition audacieuse, mobilisant les relations privilégiées qu’il a tissées avec le prince héritier Mohammed ben Salmane lors du premier mandat de Trump, selon le Financial Times.

« Kushner a une relation personnelle et des liens profonds en Arabie saoudite. Il est très à l’aise dans le Moyen-Orient. Cela a créé une base de confiance », confie une source proche des négociations au quotidien britannique.

Le montage financier repose sur 36 milliards de dollars de fonds propres et 20 milliards de dette orchestrée par JPMorgan. Affinity Partners détiendra environ 5% d’EA, tandis que le PIF saoudien en deviendra l’actionnaire majoritaire et Silver Lake un actionnaire minoritaire de poids.

Les ambitions saoudiennes dans le gaming

Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de diversification économique de l’Arabie saoudite, qui investit massivement dans le divertissement depuis plusieurs années. Le prince Mohammed ben Salmane, amateur passionné de jeux vidéo, a alloué 38 milliards de dollars via l’unité Savvy Games du PIF pour des investissements dans le secteur.

Le royaume détient déjà des participations dans Nintendo, Capcom, Embracer et Take-Two Interactive. En 2025, il a également racheté la division jeux vidéo de Niantic, créateur de Pokémon Go, et Scopely, éditeur de jeux mobiles à succès comme Monopoly Go.

Le consortium mise sur l’intelligence artificielle pour révolutionner la production de jeux vidéo en réduisant drastiquement les coûts. Il parie également sur une explosion du temps de loisir qui alimenterait les dépenses dans le sport et le divertissement.

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