Les plateformes numériques doivent désormais afficher un message de prévention destiné à sensibiliser les utilisateurs aux effets psychologiques d’une utilisation excessive, conformément à une nouvelle réglementation de l’État américain.
L’État de New York a franchi, le 26 décembre, une étape historique dans la régulation des médias sociaux avec l’adoption d’une nouvelle loi. Celle-ci impose aux plateformes d’afficher des avertissements sur les risques que leur usage peut présenter pour la santé mentale des jeunes de moins de 18 ans.
Ces messages devront être clairement visibles et conçus de manière à ne pas pouvoir être ignorés. Ils apparaîtront non seulement lors de la connexion des adolescents, mais aussi lorsqu’ils utilisent des fonctionnalités considérées par les experts comme particulièrement nuisibles.
Cela concerne notamment le défilement sans fin, la lecture automatique des vidéos ou encore les fils d’actualité pilotés par des algorithmes qui maintiennent les utilisateurs en ligne pendant de longues heures.
Ces mécanismes, piliers du modèle économique de plateformes comme TikTok, Instagram, Snapchat ou YouTube, sont accusés d’encourager une consommation compulsive et d’exposer les plus jeunes à des contenus potentiellement dangereux.
Un ciblage précis des outils addictifs
En interrompant la navigation par ces avertissements, les législateurs espèrent inciter les adolescents à faire une pause, à réfléchir et à adopter une utilisation plus consciente de leur temps en ligne.
« Assurer la sécurité des New-Yorkais a été ma priorité absolue depuis le début de mon mandat, et cela inclut la protection de nos enfants contre les effets néfastes des fonctionnalités numériques favorisant la dépendance », a déclaré la gouverneure Kathy Hochul dans un communiqué relayé par Reuters.
Elle a exhorté les parents, les enseignants et les entreprises technologiques à unir leurs efforts pour créer un espace numérique plus sûr pour les jeunes.
Cette législation constitue une réponse directe à l’accumulation de preuves scientifiques et à la montée des inquiétudes publiques établissant un lien entre la conception des plateformes et la dégradation du bien-être psychologique des mineurs.
Une riposte à une crise de santé publique alarmante
De nombreuses études ont montré que les outils visant à maximiser l’engagement peuvent aussi accroître le stress, perturber le sommeil et nuire à l’estime de soi.
Au cours de la dernière décennie, les taux de dépression, d’anxiété et d’automutilation ont connu une hausse spectaculaire, parallèlement à l’expansion rapide des réseaux sociaux. Pour beaucoup d’adolescents, l’univers numérique est devenu un repère constant qui influence leur perception d’eux-mêmes et leurs relations aux autres.
Leur cerveau encore en développement est particulièrement sensible à la recherche de validation immédiate. Cela rend difficile toute prise de distance face aux boucles addictives où chaque « j’aime », commentaire ou notification semble devenir une mesure de leur valeur personnelle.
En 2023, le Surgeon General des États-Unis, le Dr Vivek Murthy, avait déjà appelé à une action urgente pour protéger les jeunes des dérives des réseaux sociaux, insistant sur la nécessité de politiques plus strictes et d’une sensibilisation accrue.
