La mort de la star mondiale vient d’être requalifiée en homicide volontaire par la justice argentine. Son équipe médicale encourt désormais jusqu’à 25 ans d’emprisonnement.
Les choses se compliquent pour les ex-soignants de Diego Maradona. L’ancien champion du monde dont la mort avait fortement secoué le microcosme footballistique mondial est au cœur d’une procédure visant les sept membres de son équipe médicale. Ces derniers jusqu’ici mis en examen pour homicide involontaire sont désormais sous le coup d’une enquête pour homicide volontaire, tel que l’a annoncé mercredi 19 mai la justice argentine. Selon le parquet de San Isidro chargé de ce dossier épineux en raison de la renommée planétaire de la victime, les médecins affectés au chevet de Maradona l’ont laissé mourir.
Un rapport accablant
Cette requalification judiciaire intervient quelques semaines après la publication d’un rapport d’experts dans lequel les auteurs lèvent le voile sur les circonstances du décès de l’ancien joueur de Naples. On peut lire dans ce document de 70 pages que Maradona a été abandonné à son sort au soir de sa vie par son équipe soignante. Selon la commission médicale mandatée par la justice, la star argentine a agonisé durant de nombreuses heures dans son domicile avant de rendre l’âme au vu et au su de ses médecins. L’autopsie indique par ailleurs que l’ancien numéro dix de l’Albicéleste aurait pu bénéficier de meilleures chances de survie s’il avait été hospitalisé dans un centre dédié. Au lieu de cela, il a été abandonné chez lui sans soins appropriés. Au grand dam de ses filles à l’origine du déclenchement de l’enquête par la justice. Elles avaient en effet remis en cause la gestion du cas de leur père au lendemain de sa mort le 25 novembre 2020.
Un personnage compliqué
Les critiques s’étaient alors multipliées à l’encontre de Leopoldo Luque, neurochirurgien responsable du suivi de l’état de Maradona opéré quelques semaines avant son décès de la tête pour un caillot. Mais le médecin trentenaire a toujours déclaré avoir tout fait pour préserver l’état de santé de celui qu’il présentait comme son père. Par ailleurs, Leopoldo Luque avait indiqué que le personnage El Pibe de oro n’en faisait qu’à sa tête, même dans un état de santé dégradant. Pour preuve, il avait décidé contre l’avis médical de partir de l’hôpital après son opération à la tête, selon le médecin. Un argument non convaincant pour la justice. Elle estime notamment que le patient n’était pas en position de décider de ce qui est bien pour lui au vu de son état.