De récents épisodes de troubles cardiaques impliquant des sportifs ont fait surgir l’hypothèse de la vaccination anti-Covid comme cause. Mais les scientifiques sont formels : non seulement le sérum n’en est pour rien, mais il pourrait contribuer à préserver les patients des soucis du cœur.
Les problèmes de cœur sont pris très au sérieux. Encore plus dans le sport de haut niveau où les acteurs ont de plus en plus d’outils pour s’assurer du bon fonctionnement de cet organe extrêmement vital pour l’organisme. Alors, quand il y a ne serait-ce qu’un début de péril, c’est le branle-bas. Illustration en début de semaine écoulée avec l’effondrement de trois footballeurs différents, en 24 heures, sur des pelouses pour des ennuis cardiaques.
Le premier cas s’est produit mardi 23 novembre en deuxième division anglaise et concerne l’Écossais de Sheffield, John Fleck, lors d’une rencontre face à Reading. 24 heures plus tard, Charlie Wyke, troisième division anglaise avec Wigan, s’effondrait lui aussi à l’entraînement. Quant au troisième cas, il a mis en exergue Adama Traoré des Moldaves de Sheriff, le même jour au terme de leur match de Ligue des champions contre le Real Madrid.
Panique et spéculations
On ignore si les trois joueurs étaient vaccinés contre le Coronavirus, mais le rapprochement de leur trouble cardiaque avec de potentiels effets indésirables du sérum a très vite été établi outre-Manche. Notamment par d’anciens acteurs du ballon rond intervenant régulièrement dans les médias tels que Matthieu Le Tissier, Ramon Vega ou encore Trevor Sinclair. Ce dernier s’est même vu couper la parole en plein direct à la radio en s’interrogeant sur le statut vaccinal de John Fleck.
Au grand dam des spécialistes de santé qui ont déjà toutes les peines du monde à convaincre les sportifs, en particulier les footballeurs, de la nécessité du vaccin. Au 19 octobre, 68% des joueurs de la Premier League, première division anglaise, étaient complètement vaccinés, avec 81% ayant reçu au moins une dose du vaccin, selon les chiffres officiels. Comparées au 79% de Britanniques complètement vaccinés à la même date, ces données restent faibles. Elles traduisent surtout le scepticisme vaccinal qui mine ce milieu du foot, avec des joueurs de premier rang comme tête de gondole.
Le vaccin, une arme pour le cœur
Mais les scientifiques rejettent d’emblée l’hypothèse d’arrêts cardiaques provoqués par la vaccination. Au contraire, c’est l’infection au Covid qui est dommageable pour le cœur, ainsi que l’a révélé une récente étude américaine citée par Jonathan Ball, virologue moléculaire de l’Université de Nottingham.