Alors que la récession pointe à l’horizon dans la zone euro, le gouverneur de la Banque de France (BdF) pense que l’Hexagone est à l’abri de ce risque. François Villeroy de Galhau note que l’économie française résiste plutôt mieux que les autres économies de l’UE. Elle connaîtra une légère croissance en 2023.
Le 14 septembre dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a porté ses taux directeurs à 4%, son plus haut niveau depuis 1999. Selon l’institution financière ce relèvement (le dixième consécutif) vise le retour au plus tôt de l’inflation au niveau de ses objectifs. A savoir 2,9% en 2024 et 2% à moyen terme. L’atteinte de ce dernier seuil doit permettre à l’Union européenne (UE) d’éviter une récession globale.
Une inflation encore trop haute
Malheureusement, le taux d’inflation actuel est encore très au-dessus des objectifs de la BCE et de la Commission européenne. En effet, la hausse des prix a atteint 5,9% en août, contre 6,1% en juillet, d’après des chiffres d’Eurostat. Si c’est le troisième mois d’atténuation de suite, le rythme est trop lent pour parvenir au seuil fixé par les économistes européens. Ceux-ci révisent désormais leurs prévisions de croissance. Ils tablaient déjà sur une légère croissance de 0,7 % en 2023, après 3,6 % en 2022.
Une croissance ralentie, mais pas de risque de récession
L’Allemagne, première économie de la zone euro, est entrée en récession en début d’année. Son PIB a baissé de 0,3% de janvier à mars. Plusieurs autres économies enregistrent un coup de moins bien. C’est la grisaille générale. Pourtant, le gouverneur de la Banque de France (BdF) reste optimiste sur l’économie française. François Villeroy de Galhau a assuré qu’il n’y a pas de risque de récession en Hexagone, même s’il reconnaît « une croissance ralentie ». Il fait valoir que l’économie française résiste plutôt mieux que les autres.
L’OCDE relève sa prévision de croissance pour la France
Le banquier annonce d’ailleurs que la BdF envisage de remonter un peu sa prévision de croissance pour la France en raison d’une hausse des activités sur le deuxième trimestre. Elle s’aligne ainsi sur la position de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui a relevé sa prévision de croissance pour la France à 1% pour cette année, contre 0,8% auparavant. Fort de ces perspectives, François Villeroy de Galhau a déclaré qu’il fallait maintenir les taux directeurs.
Contrairement à la BCE, la FED américaine observe une pause
Il a affirmé que nous étions « proches ou très proches du point haut des taux d’intérêt ». Et qu’aujourd’hui, le maintien pendant longtemps des taux comptait plus que leur augmentation significative. Empruntant le champ lexical du sport, il a dit préférer une « course de fond » plutôt que de prendre de l’altitude. François Villeroy de Galhau a toutefois salué les premiers succès dans la bataille contre l’inflation. Notons qu’aux Etats Unis, la FED a décrété une pause dans la hausse des taux d’intérêt. Mais cela pourrait n’être que provisoire.
Didier Maurin préfère l’inflation contrôlée à la récession ingérable
Le choix de la FED est approuvé par divers spécialistes de la finance à l’image de l’AMF ou de Didier Maurin. Selon ce dernier, relever les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation est inutile. Pire, cette stratégie pourrait provoquer une récession de l’économie mondiale. C’est pourquoi le dirigeant du cabinet DCT (ex Didier Maurin Finance – DMF) préfère une inflation modérée qui permet, entre autres, de désendetter les pays.