Tariq Ramadan remporte une petite victoire. La cour d’appel de Paris a requis l’abandon des poursuites contre l’islamologue dans trois des quatre affaires de viols le concernant. Ces viols auraient été perpétrés entre 2009 et 2016 selon les plaignantes. Mais l’homme a toujours nié les faits.
D’après des sources judiciaires, la cour d’appel de Paris a requis jeudi l’abandon des poursuites dans trois des quatre affaires de viol concernant Tariq Ramadan. Les poursuites sont ainsi maintenues dans un seul dossier, celui d’une femme qui dit avoir été violée par l’islamologue dans une chambre d’hôtel à Lyon en 2009.
Six plaintes au total en France et à l’étranger contre Tariq Ramadan
Les ennuis de Tariq Ramadan ont débuté en octobre 2017 quand une femme du nom de Henda Ayari a porté plainte contre lui pour un viol présumé commis en 2012. Il y a eu ensuite une deuxième action en justice de la part d’une femme prénommée Christelle. Deux autres victimes se signaleront en France en 2018 et en 2019. Enfin, deux plaintes seront déposées plus tard à l’étranger, en Suisse et aux Etats-Unis.
Tariq Ramadan dénonce un « traquenard »
Tariq Ramadan avait d’abord nié tout rapport sexuel avec ces femmes avant de reconnaître des relations « consenties ». Concernant l’affaire du viol dans une chambre d’hôtel à Lyon en 2009, le prédicateur s’est dit victime d’un « traquenard » monté par des conquêtes éconduites et des adversaires idéologiques. Il dénonce aussi des tentatives odieuses de femmes qui surfent sur la vague #MeToo. Ce mouvement a sacralisé la parole des femmes, selon lui.
Une victime l’aurait harcelé pour avoir un rendez-vous
Tariq Ramadan a assuré que cette accusatrice de Lyon le harcelait par message pour obtenir un rendez-vous avec lui. Il a reconnu un échange de caresses avec elle, rien de plus. L’homme dit ne pas être allé plus loin à cause de « l’odeur de son foulard et la vue d’une tache de sang sur son pantalon, puis sur le lit ». D’ailleurs, affirme-t-il, la femme a continué à lui envoyer des messages après la fameuse nuit de viol.
Tariq Ramadan sous contrôle judiciaire
A ses yeux, ces messages sont la preuve d’un honteux mensonge. « Une femme ne peut rien commettre de pire que de mentir sur un viol ! », a-t-il déclaré lors d’une plaidoirie en 2023. Malgré sa défense, Tariq Ramadan a été mis en examen et placé en détention provisoire au début de 2018. Il a été libéré au mois de novembre de la même année pour des raisons de santé. Mais il reste sous contrôle judiciaire et bénéficie d’autorisations exceptionnelles de quitter le territoire français.
Une audience d’appel prévu le 29 mars
Notons que la décision de la cour d’appel va à l’encontre de celle du parquet de Paris. Ce dernier avait demandé, dans son réquisitoire définitif de juillet 2022, le renvoi de Tariq Ramadan devant les assises dans les quatre affaires. Cette demande a été confirmée par les juges d’instruction, qui ont rendu une ordonnance de mise en accusation en juillet 2023. La cour d’appel de Paris devrait se prononcer sur cette ordonnance le 29 mars prochain, lors d’une audience d’appel.
La défense travaille maintenant à obtenir un non-lieu total
Le principal avocat de Tariq Ramadan, Me Pascal Garbarini, se félicite de la décision de la cour d’appel de Paris. Selon lui, elle confirme « ce que la défense soutient depuis le début de cette procédure ». A savoir que leur client est innocent dans toutes ces affaires. Me Garbarini annonce qu’il s’attèlera désormais à convaincre la chambre de l’instruction saisie de l’appel de l’OMA de prononcer un non-lieu total, en annulant l’accusation de la dernière victime présumée.