Viols de Mazan : un coaccusé s’excuse auprès de Gisèle Pelicot

Après l’ex mari, un coaccusé s’est excusé jeudi auprès de Gisèle Pelicot pour l’avoir violée le 2 décembre 2018. Cet homme de 44 ans, père de trois enfants, faisait partie de la cinquantaine de personnes accusées d’avoir participé aux viols de Mazan.

Lionel R. a présenté jeudi ses excuses à Gisèle Pelicot pour l’avoir violée le 2 décembre 2018, avec la complicité de son ex époux Dominique Pelicot. « Je suis désolé, je ne peux qu’imaginer le cauchemar que tu as vécu… et je fais partie de ce cauchemar », a d’abord déclaré l’homme de 44 ans, père de trois enfants. « Je sais que mes excuses ne changeront rien à ce qui s’est passé, mais je voulais te le dire », a-t-il ajouté devant la cour criminelle d’Avignon.

Dominique Pelicot droguait sa femme et la livrait à des inconnus

Avec une cinquantaine d’autres personnes, Lionel R est accusé d’avoir participé aux viols de Mazan. Ceux-ci ont été orchestrés par Dominique Pelicot, l’ex mari de la victime. M. Pelicot droguait sa femme aux anxiolytiques, puis la livrait à des dizaines d’hommes recrutés sur internet. Il l’a fait pendant dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020. Le pervers a été finalement démasqué par un grand hasard, lorsqu’il a été vu dans un supermarché, filmant sous les jupes de clientes.

L’ex mari a reconnu qu’il est « un violeur »

C’est en inspectant son portable que les policiers ont découvert les nombreuses photos de sa femme nue, endormie et se faisant violer par des hommes. Appelé à la barre le mardi 17 septembre, Dominique Pelicot a facilement reconnu les faits, déclarant être « un violeur ». Il a également demandé pardon à son épouse et dit qu’elle « ne méritait pas ça ». Ce jeudi 19 septembre, Lionel R a aussi reconnu avoir violé Gisèle Pelicot, même s’il a précisé n’avoir pas eu l’intention de le faire.

Lionel R a rejeté une partie de la faute sur Dominique Pelicot

« N’ayant jamais obtenu le consentement de Mme Pelicot, je n’ai pas d’autre choix que d’accepter les faits », a reconnu le père de famille. Il a ajouté qu’il aurait dû partir quand il a vu qu’elle était inconsciente, et qu’il avait été lâche de ne rien dire, profitant certainement de l’occasion pour assouvir ses bas instincts. Le quarantenaire a en outre tenté de rejeter une partie de la faute sur Dominique Pelicot. Selon lui, il pensait simplement participer à un jeu de couple coquin, avec le mari dans le rôle du scénariste.

La défense accuse Gisèle Pelicot de complicité avec son mari

Mercredi, Me Isabelle Crépin-Dehaene, l’avocate de l’un des accusés, a estimé, à la vue de clichés explicites diffusés au tribunal d’Avignon, que « Gisèle Pelicot semble parfaitement éveillée et souriante ». Elle soupçonne la victime d’avoir été complice de son mari et d’avoir simplement prétendu être inconsciente pour s’adonner à un échangisme. Ces propos ont mis Mme Pelicot hors d’elle. Elle a reproché à la défense de chercher à la piéger. « Depuis que je suis entrée dans cette salle, je me sens humiliée », a-t-elle dit.

Les violeurs issus de divers milieux socio-professionnels 

Le procès des viols de Mazan doit se poursuivre jusqu’au 20 décembre prochain. Au total, 50 hommes, âgés de 26 à 74 ans, doivent comparaître devant le tribunal d’Avignon. Ils sont accusés de viols collectifs. Ces hommes sont issus de divers milieux socio-professionnels : pompier, directeur de prison, infirmier, journaliste, militaire, artisan, etc. Cette affaire est perçue comme le MeToo français. Elle a déclenché une vague de soutien et une forte mobilisation contre la culture du viol.

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