Alors que les effets du réchauffement climatique deviennent tangibles et que les industriels commencent enfin à ouvrir les yeux, au Mali, une révolution énergétique majeure, mais silencieuse a cours depuis près de dix ans. Focus sur Hydroma SA, cette entreprise malienne dont les prouesses méritent davantage de publicité.
22 puits positifs à l’intérieur du bloc 25
Aliou Diallo est-il un visionnaire ? Cet homme d’affaires s’est lancé dans un projet fou en 2010 : produire de l’électricité propre à partir de l’hydrogène naturel. A l’époque, il n’existait même pas de consensus autour de l’existence de ce gaz sur les continents. Mais le milliardaire malien a fait le choix d’investir dans cette ressource.
L’aventure débuta avec l’obtention par Hydroma SA (ex Petroma Inc) d’une licence d’exploration pétrolière et gazière et d’une licence d’exploitation de l’hydrogène gazeux à l’intérieur du bloc 25. Celui-ci est situé près de Bourakébougou, un village à une soixantaine de kilomètres de Bamako, la capitale malienne. La société fondée par Aliou Diallo a effectué plusieurs forages ayant permis la découverte de 22 puits positifs. Les ingénieurs en exploiteront un grâce à une unité pilote installés à Bourakébougou. Depuis près de dix ans, cette unité produit de l’électricité à partir de l’hydrogène naturel et ce sans émissions de CO2. Cette énergie verte alimente les foyers de Bourakébougou et permet le développement des activités économiques.
Aliou Diallo en quête de partenariats pour une production à l’échelle industrielle
Après cette première étape réussie, Hydroma SA a lancé en juillet 2019 la seconde phase du projet. Il s’agira à présent de produire de l’électricité propre à grande échelle pour tout le Mali et à terme dans la sous-région ouest africaine. Pour se donner toutes les chances, Aliou Diallo s’est séparé de ses parts (55%) dans la société d’exploitation minière Wassol’Or. Actuellement, l’entrepreneur malien mène une offensive en Europe, notamment en Allemagne pour nouer des partenariats et récolter des investissements pour son projet.
Les portes s’ouvriront grandement pour Aliou Diallo en Europe, un continent qui a enfin décidé de s’intéresser à l’hydrogène vert. De plus en plus de grands patrons annoncent des projets en ce sens, comme ceux de Total ou d’Airbus. Bientôt, ils glisseront progressivement vers l’hydrogène naturel, qui a l’avantage d’être présent en abondance dans la nature (donc moins coûteux).
Au Mali, le gouvernement aussi s’intéresse au projet d’Aliou Diallo. En juillet dernier, il a dépêché sa ministre des mines et du pétrole, Lelenta Hawa Baba, pour constater le miracle en cours. Hydroma SA fait du Mali un pionnier des énergies vertes dans le monde et Bamako en est évidemment fier. Madame la Ministre a déclaré que « C’est un projet qu’on doit soutenir et encourager car qui parle de production d’énergie, parle de développement économique du pays ».
Un train à hydrogène naturel dans les cartons d’Aliou Diallo
A ce sujet, Aliou Diallo ambitionne d’industrialiser son pays grâce à l’hydrogène naturel, à partir duquel l’énergie propre sera bientôt produire à grande échelle. Le milliardaire malien souhaite en outre construire la première voie ferrée de trains électrique et à hydrogène d’Afrique. Ce qui fera de Bourakébougou la nouvelle Mecque de la mobilité de demain.
Notons qu’après le Mali, où les recherches continuent, Hydroma SA a lancé des prospections au Canada et en Australie pour la découverte de puits d’hydrogène naturel.