Ce mardi, le tribunal de Tokyo a accordé la libération sous caution à Carlos Ghosn, l’ancien PDG de Renault. La justice japonaise a estimé que les risques de fuite ou d’altération de preuves sont très faibles. Toutefois, elle a imposé au dirigeant franco-libano-brésilien des restrictions.
Une liberté sous caution avec quelques restrictions
Carlos Ghosn a enfin obtenu, ce mardi 5 mars 2019, la libération sous caution, après deux demandes infructueuses. Le tribunal de Tokyo a fixé le montant de sa caution à un milliard de yens, soit 8 millions d’euros. La justice japonaise explique sa décision par le fait que les risques d’une fuite de l’ex dirigeant de Nissan et Renault ou d’une tentative de sa part pour altérer les preuves sont très faibles. Elle a donc jugé convaincante cette 3e demande de remise en liberté, au bout de 3 mois d’incarcération au centre de détention de Kosuge, dans le nord de Tokyo. Néanmoins, le tribunal impose à Carlos Ghosn certaines restrictions que sont : l’obligation de résider au Japon, l’interdiction de quitter le pays même pour un bref séjour et la mise en place de certaines dispositions pour éviter une éventuelle fuite et la destruction de preuves.
Quelques heures après la décision du tribunal de Tokyo, le bureau des procureurs a annoncé qu’il faisait appel. Quant au constructeur nippon, il a déclaré que «Nissan ne joue aucun rôle dans les décisions prises par les tribunaux ou les procureurs et n’est donc pas en position de commenter ».
Me Junichiro Hironaka a obtenu une première victoire
Carlos Ghosn peut certainement féliciter son nouvel avocat, Me Junichiro Hironaka, surnommé «l’innocenteur» pour avoir obtenu des acquittements dans de gros procès. Lorsque l’ancien dirigeant de Renault a fait appel à ses services il a indiqué qu’il voulait une défense plus agressive, ce que n’aurait pas fait le précédant avocat, Me Motonari Otsuru. Avec l’obtention de cette liberté sous caution, l’on peut avancer que la stratégie de Carlos Ghosn a payé et que Me Junichiro Hironaka est vraiment l’avocat des missions impossibles au Japon. Mais parviendra-t-il à prouver l’innocence de son client lors du procès prévu dans quelques mois ?
Carlos Ghosn est accusé de malversations financières et d’abus de confiance, des « conduites manifestement contraires à l’éthique » du groupe automobile, selon Nissan. Mais l’ancien PDG de Renault, partenaire de Nissan au Japon, a toujours clamé son innocence. Il avance même qu’il est victime d’un complot ourdi par le constructeur japonais. En attendant de prouver cette innocence, Carlos Ghosn savoure la petite victoire de ce mardi, avec optimisme : « Je suis impatient de pouvoir me défendre, avec vigueur, et ce choix représente pour moi la première étape d’un processus visant non seulement à rétablir mon innocence, mais aussi à faire la lumière sur les circonstances qui ont conduit à mon injuste détention » a-t-il déclaré à la suite de sa remise en liberté sous caution.