L’Arcep vient de trancher en faveur du gouvernement. Elle a décidé jeudi que les enchères pour l’attribution des premières bandes 5G auront lieu en septembre afin de permettre une ouverture commerciale du réseau d’ici la fin de l’année.
Avec la crise sanitaire du coronavirus, le déploiement de la 5G a pris du retard en France. Alors que les enchères pour les premières bandes de fréquences auraient dû se tenir en avril, elles avaient été reportées en raison du Covid-19. Si certains militent aujourd’hui pour encore repousser l’échéance, l’Arcep vient de s’aligner sur la position du gouvernement. Elle a annoncé jeudi que les enchères pour l’attribution des premières bandes 5G auront lieu entre le 20 et 30 septembre. « Ce nouveau calendrier permettra à l’Arcep et aux quatre candidats – les sociétés Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR – de conduire les préparatifs nécessaires à l’organisation matérielle de l’enchère d’ici là », a expliqué le gendarme des télécoms.
Pas sûr que ce calendrier plaise à tout le monde. Orange milite pour des enchères en septembre ou octobre, alors que Free demande à ce qu’elles aient lieu au plus vite pour préserver la compétitivité du secteur. Chez SFR, on estime que l’urgence doit rester le déploiement de la fibre et de la 4G en zone rurale. Un avis partagé par Bouygues Telecom, qui considère que la 5G n’aurait pas une grande utilité dans les prochains mois. Selon l’opérateur, ses usages n’arriveront bien plus tard et les Français préfèrent d’abord bénéficier d’une meilleure couverture mobile. Qu’à cela ne tienne, l’Arcep a tranché.
70 millions d’euros le bloc de 10 MHz
Chacun des quatre opérateurs a pu déjà obtenir un bloc de fréquences de 50 MHz pour 350 millions d’euros, les plaçant tous sur un pied d’égalité. Mais, les enchères à venir permettront de départager les quatre acteurs et de dresser une hiérarchie entre eux sur la 5G française. Il s’agira de repartir les 110 MHz (dans la bande « cœur » 3,4-3,8 GHz) après les avoir découpés en 11 blocs de 10 MHz. Ces blocs seront tous mis aux enchères à un prix de départ unitaire fixé à 70 millions d’euros par l’Arcep et le gouvernement. Ce dernier s’attend à ce que la procédure totale des enchères 5G lui rapporte au moins 2 milliards d’euros au final.
Levée de l’obligation de couvrir au moins deux villes en 5G avant la fin de cette année
Après cette première enchère, une seconde aura lieu en octobre pour acquérir les différentes fréquences. Puis ce sera au tour de la délivrance des autorisations dans le même mois ou en novembre. Les équipements de réseau 5G de la bande 3,4-3,8 GHz, eux, se feront sur plusieurs années. L’Arcep précise que l’obligation de couvrir au moins deux villes en 5G avant la fin de l’année 2020, n’est plus d’actualité et que l’ouverture commerciale se fera à l’initiative des opérateurs.