Covid-19 : la perte de l’odorat, un bon signe ?

La morphologie du Covid-19, une illustration réalisée au Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

 

Une nouvelle étude européenne rapporte que la perte de l’odorat chez les patients atteints par la Covid-19, est un bon signe dans l’évolution de la maladie.

« La perte de l’odorat, un facteur de bon pronostic dans l’évolution du Covid »

L’anosmie ou perte d’odorat est un symptôme du Covid-19 et vaut une consultation chez le médecin. Présente dans 70% des cas, elle se place en tête des signes, à égalité avec les maux de tête et avant l’obstruction nasale et la toux. Si l’on croyait jusque-là que la perte de l’odorat rimait avec apparition ou gravité du Covid-19, nous nous sommes surement trompés. En effet, une très récente étude européenne coordonnée par l’hôpital Foch de Suresnes dans les (Hauts-de-Seine) et l’université de Mons (Belgique) révèle que l’anosmie serait le signe que la maladie n’est pas trop grave. « La perte de l’odorat est un facteur de bon pronostic, dans l’évolution d’un Covid », assure le Dr Jérôme Lechien, chef du service otorhinolaryngologie de l’hôpital Foch, auprès du Parisien.

Dans le cadre de cette étude, publiée par le quotidien français, les chercheurs ont examiné l’état de santé de 1 300 patients atteints par le Covid-19. Ils ont divisé le panel en quatre groupes en fonction du niveau de gravité de la maladie (léger, modéré, sévère et très sévère). « Les résultats montrent que parmi les patients qui étaient dans les groupes 3 et 4, soit les plus fortement atteints, seuls 10 à 15 % d’entre eux avaient une perte d’odorat. En revanche, ils étaient 70 à 85 % avec ce symptôme dans les groupes 1 et 2, soit les cas les plus bénins », indique le Dr Jérôme Lechien dans les colonnes du Parisien.

Pourquoi un tel constat ?

Le chef du service otorhinolaryngologie explique ainsi cette corrélation : « Notre hypothèse est que la perte d’odorat signifie que le virus arrive non seulement dans le nez, mais aussi dans le système nerveux central. Des images IRM montrent alors une atteinte du bulbe olfactif, une région située à la base cerveau et qui a un rôle majeur dans l’odorat. Le virus est alors contenu par le système immunitaire. Cela lui évite un passage trop important dans les poumons et dans le sang, ce qui est le cas dans les cas les plus graves. La capacité du Covid-19 à envahir le bulbe olfactif et le système nerveux central permet d’expliquer la fréquence associée des troubles du goût ».

Par ailleurs, d’après les résultats de cette étude, entre 75 et 85% de ceux qui perdent l’odorat le retrouvent deux mois après la maladie. Ce chiffre grimpe à 90% pour ceux qui ont perdu le goût. A noter, des études antérieures ont prouvé que l’anosmie touche davantage les femmes que les hommes et les Européens plus que les Asiatiques, par exemple.

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