La justice argentine a remis en liberté lundi 12 août les rugbymen français Oscar Jégou et Hugo Auradou accusés de viol aggravé sur une femme, lors d’une tournée du XV de France en Amérique du sud en juillet dernier. Les joueurs tricolores restent cependant en Argentine, tandis que l’instruction se poursuit.
Le lundi 12 août, la justice argentine a remis en liberté les rugbymen français Oscar Jégou et Hugo Auradou accusés de viol aggravé sur une femme de 39 ans, lors d’une tournée de l’équipe de France en Amérique du sud en juillet dernier. Elle leur interdit cependant de quitter le territoire argentin avant la fin de l’enquête.
Le parquet appelle à verser de nouveaux éléments au dossier
Le procureur en charge de cette affaire, M. Dario Nora, a estimé qu’à ce stade de la procédure, « les éléments suffisants n’ont pas été réunis » pour justifier le maintien en détention préventive de ces joueurs. Dans un communiqué, le parquet évoque aussi « l’absence de (…) prééminence des preuves à charge» et l’existence « de franches contradictions internes et périphériques par rapport au récit de la plaignante.».
Outre des « contradictions notoires », la justice argentine relève des « incohérences, zones grises et même des explications insuffisantes concernant les circonstances factuelles » dans les dépositions de la plaignante ainsi que dans les éléments recueillis. Elle appelle donc à verser de nouvelles pièces au dossier. En attendant, les enquêteurs retiennent les passeports des rugbymen tricolores et leur interdit d’entrer en contact avec la plaignante.
Jégou et Auradou placés en résidence le 17 août
Oscar Jégou et Hugo Auradou, tous deux 21 ans, ont été accusés de viol aggravé en réunion sur une femme de 39 ans, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2024, dans une chambre d’hôtel de Mendoza, en Argentine. Ils s’y trouvaient pour honorer leur premier cap en Bleus, dans le cadre d’une tournée du XV de France en Amérique du sud. Le troisième ligne du Stade Rochelais et le deuxième ligne de la Section Paloise avaient été écroués après leur arrestation le 8 juillet, puis placés en résidence surveillée le 17 juillet.
Les rugbymen français parlent de relations consenties et sans violences
La plaignante, qui a déjà été entendue à deux reprises, affirme avoir rencontré les deux joueurs dans une boîte de nuit et s’être rendu avec l’un d’eux dans sa chambre d’hôtel, avant que l’autre ne les rejoigne. C’est là-bas qu’elle aurait subi des viols et des violences de la part des deux hommes. L’avocate de la présumée victime évoque des preuves « fortes », en particulier des lésions. Mais les deux accusés maintiennent leur version : la relation sexuelle était consentie et sans violence.
Auradou et Jegou auditionnés sur le fond de l’affaire le jeudi 8 août
L’avocat des Français, Me Cuneo Libarona, clame l’innocence de ses clients depuis le début de cette histoire. A l’issue d’une audition jeudi 8 août, il s’était dit confiant pour la suite de la procédure. Hugo Auradou et Oscar Jegou ont été auditionnés ce jour-là, pour la première fois, sur le fond de cette affaire. Leur avocat argentin avait également déclaré qu’ils allaient « retrouver rapidement la liberté » et qu’ils quitteraient le pays. Mais les joueurs resteront sur place.
La plaignante pas très crédible
Qu’à cela ne tienne, Me Antoine Vey a salué « une décision attendue, qui constitue une étape capitale vers la reconnaissance judiciaire de l’innocence » de ses clients « dans les prochaines semaines ». Du côté de l’accusation, on continue de pester. Pourtant de gros doutes pèsent sur la plaignante, après son audition. La défense, tout comme les enquêteurs, a relevé « différentes versions (qui) ont été accommodées ». Elle regrette d’ailleurs que la plaignante refuse à ce jour de remettre son téléphone pour analyse, après la divulgation de messages vocaux avec l’une de ses amies. Elle réclame aussi une expertise psychiatrique de cette femme.