Le Qatari est soupçonné d’avoir joué de son influence auprès des autorités de son pays afin de favoriser Arnaud Lagardère, dans le cadre d’une assemblée générale de l’entreprise dirigée par ce dernier. Il est désormais mis en examen par la justice française.
La « complicité d’achat de vote et d’atteinte à la liberté du vote » et la « complicité d’abus de pouvoir au préjudice de la SCA Lagardère ». Tels sont les griefs retenus par la justice française contre Nasser Al-Khelaïfi (NAK) dans le cadre de sa mise en examen.
Ce développement judiciaire annoncé ce jeudi 13 février 2025 par l’Agence France-Presse (AFP) est intervenu huit jours plus tôt au terme de son audition devant le juge d’instruction le jour même. Le dirigeant qatari échappe cependant au placement sous contrôle judiciaire, d’après une source citée par Le Monde.
Cette procédure qui s’inscrit dans le prolongement de la mise en examen en avril 2024, d’Arnaud Lagardère, président du groupe éponyme, concerne une plainte déposée en 2021 par le fonds activiste Amber Capital auprès du Parquet national financier (PNF) dans le cadre d’un des volets de l’affaire désormais connue sous le nom « d’affaire Arnaud Lagardère ».
Un réseau d’influence au service d’Arnaud Lagardère
Elle est centrée sur des allégations d’abus de pouvoir au sein de la SCA Lagardère et de manipulation de vote, impliquant plusieurs personnalités de premier plan.
Dans le cas présent, Nasser Al-Khelaïfi est soupçonné d’avoir utilisé son influence pour obtenir le vote favorable de Qatar Holding LLC, filiale du fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) et principal actionnaire de la société, au bénéfice du groupe, lors de l’assemblée générale des actionnaires du 3 mai 2018.
L’homme également connu comme le président du club de football du Paris Saint-Germain (PSG) aurait plus précisément, négocié ce soutien en échange de la promesse de nommer Jamal Benomar, un diplomate proche du Qatar, au conseil de surveillance de Lagardère.
Cette nomination présentée selon Le Monde comme celle d’un membre « indépendant », soulève aujourd’hui des questions sur la transparence des processus de gouvernance au sein du groupe.
Des dénégations de la part du camp d’Al-Khelaïfi
Face à ces accusations, l’entourage d’Al-Khelaïfi oppose une défense vigoureuse, dénonçant un « processus complètement fallacieux » visant une « célébrité », à en croire Le Monde.
Le QIA affirme de son côté que son administrateur « n’était pas en mesure d’influencer ou de prendre des mesures » concernant Lagardère, les décisions quotidiennes relevant des dirigeants opérationnels.
Cette mise en examen s’ajoute à une série de procédures judiciaires visant le patron du PSG, notamment une enquête préliminaire pour « travail dissimulé et exploitation de personne vulnérable » suite à la plainte de son ancien majordome, ainsi qu’une information judiciaire concernant la détention au Qatar d’un lobbyiste franco-algérien en 2020.