La startup Perceptive promet un robot dentiste autonome

La startup Perceptive a développé un robot dentiste autonome capable de réaliser une opération entière sur un patient humain. Cette machine utilise l’intelligence artificielle ainsi qu’une technologie sans rayon X pour cartographier l’espace d’intervention. Elle pourrait réduire les erreurs humaines et offrir des soins de meilleure qualité. Mais il reste encore du chemin avant de la voir dans un cabinet dentaire.

On aura tout vu avec la technologie. Après les robots secouristes, ouvriers, mannequins ou encore chirurgien, on pourrait désormais avoir un robot dentiste. C’est en tout cas la promesse faite par la startup américaine Perceptive, spécialisée dans la robotique et l’intelligence artificielle.

Le robot dentiste réalise emploie des faisceaux lumineux, et non des rayons X nocifs

Perceptive a mis au point un robot dentiste capable de réaliser une intervention dentaire entièrement automatisée sur un humain, grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Selon les explications de l’entreprise, l’examen de notre machine-dentiste commence par la création d’une image en 3D de la bouche grâce à la tomographie en cohérence optique(OCT).

Cette cartographie permet d’obtenir une vue complète de la cavité buccale du patient. Elle comprend les mesures précises des dents, des gencives et même des nerfs situés à l’intérieur des dents. Le robot utilise ensuite des faisceaux lumineux – et non des rayons X nocifs comme le font les médecins humains – pour concevoir un modèle volumétrique de la bouche et de la dentition, y compris du réseau nerveux.

Un gain de temps et une meilleure détection des caries

Une fois la bouche du patient modélisée en 3D, l’automate peut préparer une dent pour la pose d’une couronne. Et cette opération se fait en seulement 15 minutes, contre deux visites d’environ une heure avec un dentiste humain. En plus de raccourcir la durée des interventions, le système minimiserait les risques d’erreurs inhérentes à la pratique humaine.

Par ailleurs, la technique d’imagerie employée par le robot se distinguerait par sa capacité à détecter les caries avec une fiabilité supérieure à 90 %. Le tout en s’affranchissant des rayonnements ionisants propres aux radiographies conventionnelles. Perceptive assure que son automate offre toutes les garanties sécuritaires dans des conditions où le patient bouge beaucoup. De quoi rassurer alors qu’il existe des risques de le voir disjoncter comme toute œuvre technologique ?

Vers une démocratisation de l’accès à de meilleurs soins dentaires grâce à ce robot dentiste

Perceptive indique que son robot dentiste offre un meilleur confort pour le patient, ainsi qu’une précision plus accrue pour le professionnel qui travaillera en duo avec lui, parfois même depuis chez lui. La startup croit également que sa machine transformera la dentisterie en s’amplifiant les procédures et en rendant les diagnostics bien plus précis, en amont des opérations. Par ailleurs, elle estime que son avancée médicale démocratisera l’accès à de meilleurs soins dentaires.

Interrogés sur cette invention, certains médecins ajoutent qu’un tel robot pourrait un jour aider à compenser la pénurie croissante de dentistes, ainsi que les déserts médicaux. Et cela en réduisant le temps nécessaire par patient et en permettant l’ouverture de cabinets où un dentiste humain n’a qu’une téléprésence. Mais avant d’en arriver là, il faudra encore franchir de nombreuses étapes.

L’humain est-il psychologiquement prêt à accepter un robot dentiste ?

D’abord, l’entreprise devra publier une nouvelle étude et la faire valider par les médecins reconnus. En d’autres termes, ces derniers devraient corroborer ses résultats prometteurs sur de nouveaux patients. Pour l’heure, le robot n’a traité qu’un seul patient en Colombie. Ensuite, Perceptive devra obtenir l’aval de la FDA (Food and Drug Administration). Cette démarche pourrait prendre cinq ans, selon son PDG Chris Ciriello.

Enfin, il faudrait répondre à certaines interrogations légitimes de la société et des législateurs. On pourrait notamment questionner Perspective sur l’avenir de l’emploi dans le domaine médical et au rôle de l’homme dans des actes aussi délicats. Son robot pourrait créer une dépendance excessive envers la technologie, au détriment des compétences humaines si précieuses. D’ailleurs, elle devra vaincre chez les patients la peur de se faire traiter par un robot. L’humain ne semble pas encore préparer psychologiquement à une telle avancée.

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